PAS DE RÉPRESSION SUPPLÉMENTAIRE SOUS COUVERT D'URGENCE SANITAIRE
Communiqué de Presse · 8 mai 2020
solidaritéS a appris avec stupeur la répression dont ont été victimes les militant·e·x·s en soutien à l’appel du 4 mai, qui demande aux parlementaires et aux politiques de mettre en place une reprise humaniste, écologique et locale de notre machine économique. Pour souligner leur adhésion à cet appel, les personnes sont invitées à tracer par terre à la craie des carrés de 4m2 devant des maisons, gares, places, individuellement et de manière pacifique.
Le lundi 4 mai à midi, alors que ces actions #4m2 se déroulaient dans le respect des distances physiques réglementaires, la police est intervenue pour stopper les participant·e·x·s à Plainpalais, à la Gare Cornavin, sur les places de la Navigation et des Nations. Malgré cette absurde intervention policière, des personnes ont continué les traçages des 4m2 chaque jour à midi. Le 6 mai, devant la Gare Cornavin, la police a à nouveau interrompu l’action. Deux militant·e·x·s (sur les 5 personnes présentes dans des carrés de 4m2) ont été menottés puis emmenés au poste de police le plus proche.
Nous dénonçons une force déployée abusive et en totale disproportion avec la situation ! Si les règles de précaution sont nécessaires pour préserver la santé publique de la population, elles ne doivent pas servir de couverture à un état répressif pour lui permettre de museler la population. Le droit de manifester dans l’espace public est un droit fondamental, qui ne doit être restreint sous aucun prétexte !
Dans le même temps, le parlement ne prend aucune mesure qui permette de rapprocher la Suisse de ses engagements pour éviter l’apocalypse climatique, au contraire. Il vient même de débloquer 1.7 milliards de CHF pour les compagnies aériennes ! Et le Conseil des Etats d’en remettre une couche en permettant de déverser l’argent public sur des sociétés qui rémunéreront ensuite quand même leurs actionnaires, ce qui constitue un détournement massif de fonds publics et un abus supplémentaire contre le bien commun. Si de tels choix, qui vont très manifestement à l’encontre des intérêts de la majorité de la population, peuvent être pris au parlement, alors la population doit plus que jamais se voir garantir le droit d’exprimer une opposition.
solidaritéS soutient pleinement les personnes qui ont subi des attaques policières ces derniers jours, et appelle les autorités à réagir immédiatement pour stopper cette nouvelle forme de répression!