NON À l’ÉVACUATION DE LA ZAD DU MORMONT

Policiers procédant à l'évacuation de la ZAD de la Colline

Face aux risques d’évacuation de la zone à défendre du Mormont, solidaritéS Vaud a, depuis le début du mois de mars, mobilisé ses forces militantes sur le terrain et au niveau institutionnel afin de se faire le relais des problématiques portées par les occupant·e·s de la colline. Sur le plan institutionnel, nous avons été à l’initiative d’une lettre ouverte au Conseil d’État, avec notamment de nombreux·euses élu·e·s vert·e·s qui reconnait l’importance de la démarche des zadistes et son caractère citoyen tout en demandant aux autorités de ne pas procéder à une évacuation avant de proposer des hypothèses de sortie de crise résolument démocratiques et écologiques.

Nous constatons, aujourd’hui, que le Conseil d’État n’a pas répondu à cet appel et procède à l’évacuation des quelques 200 zadistes présent·e·s sur place en recourant à la police cantonale. Nous déplorons que le gouvernement cantonal et son bras armé conçoivent la protection de la propriété privée d’une multinationale aux pratiques commerciales hautement problématiques comme un combat plus important que celui pour la sauvegarde de notre environnement. Nous regrettons d’autant plus cette décision qu’elle est promulguée par un Conseil d’État « de gauche » qui se dit préoccupé par la question climatique. Par ailleurs, elle est portée par une conseillère d’État élue par le peuple vaudois sous l’étiquette des vert·e·s. Une fois de plus, le gouvernement vaudois prend position pour des pollueurs plutôt que de soutenir réellement la cause écologique. La manifestation organisée par la Grève du climat vendredi 26 mars témoigne du décalage frappant entre les aspirations écologistes d’une partie significative de la population vaudoise et son gouvernement cantonal. Nos représentant·e·s actuel·le·s ne semblent pas prêt·e·s à proposer une réforme écologique ambitieuse de nos manières de produire et de consommer.

Nous demandons au Conseil d’État de mettre un terme immédiat à l’évacuation du site. Nous craignons une escalade de la violence très inquiétante. Souvenons-nous du militant écologiste Rémi Fraisse, mort en 2014 suite à une intervention de la police française lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens. Tentons de tout faire pour éviter la répétition de tels drames. Nous invitons également le Conseil d’État à suivre l’élan lancé par les 130 élu·e·s co-signataires de l’appel contre l’évacuation de la zone à défendre. Il devrait faciliter la mise en place d’un cadre démocratique au sein duquel les citoyennes et citoyens vaudois·e·s pourront donner leur point de vue au sujet de la sauvegarde du Mormont et de la question de notre utilisation extensive de ciment. Si une telle démarche n’est pas mise en œuvre et que la poursuite de l’intervention policière est la seule réponse donnée par le gouvernement vaudois aux revendications des zadistes, nous demandons à la conseillère d’État Béatrice Métraux, élue verte au gouvernement, de démissionner afin d’exprimer son refus d’endosser une politique de répression contre des militant·e·s écologistes.

Contacts:

Hadrien Buclin, député au Grand Conseil  +41 78 610 81 15