Groupe écosocialiste : Carte de visite
Pour une écologie anticapitaliste et une société écosocialiste
Carte de visite du groupe écosocialiste
Pourquoi une écologie anticapitaliste ?
Parce que le capitalisme est la source des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité et de la planète !
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Nous subissons une crise économique profonde (chômage, précarité, accroissement des inégalités, exclusion, misère, famines…) et une crise écologique majeure, dont le réchauffement climatique et la perte de biodiversité sont les manifestations les plus saillantes.
La conjonction de ces deux crises n’est pas fortuite. Leurs racines sont les mêmes : la nature du système capitaliste.
L’ampleur de cette crise est provoquée par le productivisme capitaliste : pour survivre, le capitalisme doit produire et vendre toujours plus de marchandises afin de réaliser ses profits. Il a donc besoin d’une croissance infinie, ce qui est impossible dans un monde fini ! Depuis des siècles, le capitalisme a ainsi imposé une forme de société et de mode de vie, cherchant à formater nos existences. C’est ce modèle qui est en crise.
Ce besoin de croissance est autant prédateur que destructeur
Il puise, privatise et épuise les ressources naturelles qu’il gaspille par une surconsommation inutile, aliénante, avec une obsolescence programmée des produits. Il développe une agro-industrie qui s’accapare des terres, épuise les sols et, par la spéculation financière, provoque des crises alimentaires. Fondé sur les énergies non renouvelables, y compris désormais le gaz de schiste, il accroît les gaz à effet de serre et les risques nucléaires. Il met ainsi en danger des centaines de millions de vies humaines, en particulier les populations les plus démunies. Les changements climatiques nuisent déjà aux récoltes et renforcent la crise alimentaire qui tue déjà plus de 30’000 êtres humains chaque jour et un enfant de moins de cinq ans toutes les 5 secondes !
Les réactions du système capitaliste à cette crise génèrent de nouvelles catastrophes
Les gouvernements ont décidé d’injecter des centaines de milliards de dollars d’argent public pour renflouer les banques, et utilisent la dette pour sabrer dans les prestations sociales et instaurer l’austérité pour la majorité des populations. Le capitalisme accroît donc les inégalités avec une brutalité accrue et laisse dans la pauvreté et la précarité, toujours plus de salarié·e·s. Les femmes et les enfants en sont les premières victimes.
Après la faillite du développement durable, sous les nouveaux habits du « capitalisme vert », ce système ne propose qu’une fuite en avant avec des « solutions » désastreuses.
L’exemple des agrocarburants est frappant : la tentative de répondre à l’épuisement du pétrole par le développement des agrocarburants dégrade la situation de nombreux petits paysans. Il renforce la crise alimentaire et réduit la biodiversité. Tout ceci sans gain du point de vue de l’émission de gaz à effet de serre ! Face à l’épuisement du pétrole et de l’uranium, il engendre des guerres, comme en Géorgie, Irak, Nigeria, ou au Mali, pour le contrôle ou l’appropriation de ces ressources.
Dans sa course au profit, le capitalisme ne reconnait qu’une seule loi : le marché
Avec le marché des droits de polluer (émission de gaz à effet de serre) comme réponse au réchauffement climatique, il a généré de coquets profits pour les grands pollueurs sans permettre d’avancée dans la réduction des émissions. Les propositions avancées par le capitalisme vont accentuer la crise sociale, écologique, culturelle et environnementale.
Rompre avec le capitalisme
Les socialistes et les verts proposent un impossible capitalisme vert. Nous pensons qu’il faut dépasser le système capitaliste, sa logique de croissance, de marchandisation et de profits pour une minorité, afin de créer une société juste socialement et respectueuse des équilibres naturels. L’heure n’est plus à faire de l’écologie un supplément d’âme, une revendication parmi d’autres, mais bien d’en reconnaître la transversalité. Nulle question sociale ne peut être appréhendée sans en saisir la dimension écologique et réciproquement.
Notre option : l’écosocialisme
Ce projet de société nécessite des bouleversements radicaux du système de production, de distribution, de transports, vers des comportements socialement et écologiquement responsables. Nous pensons qu’il n’y aura pas de sortie du productivisme, pas de fin au monde aliénant de la consommation sans contrôle du mode de production, en particulier l’abolition de la propriété privée des ressources et des grands moyens de production et distribution, et de leur financement. Les grands axes de cette transformation sont : une très forte diminution du temps de travail, l’élimination du chômage, la satisfaction des besoins fondamentaux, une conception écosystémique des rapports entre ville et campagne, et une convivialité à l’opposé de la concurrence et de la « réussite individuelle » au détriment des intérêts collectifs et du bien commun.
Elargir et renforcer la démocratie
Remettre en cause le mode de production et de consommation capitaliste suppose d’assurer le primat du politique sur l’économique : opérer les grands choix économiques pour satisfaire les besoins sociaux dans le respect des contraintes écologiques : mettre fin à la dilapidation des ressources épuisables, au gaspillage, développer les ressources renouvelables, changer radicalement le mode de production énergétique lié au capitalisme (énergies fossiles, nucléaire), produire des biens durables, réparables et repérables par leur traçabilité.
Cela implique une transformation des rapports sociaux en profondeur, dans un processus de démocratisation à tous les niveaux et dans tous les domaines. Nous soutenons le combat de la Via Campesina, pour une souveraineté alimentaire et une agroécologie de proximité. Ces objectifs ne peuvent être atteints que par une large convergence des forces et des luttes, au Nord et au Sud. Notre combat s’inspire aussi de l’écologie des pauvres et des peuples autochtones. Ces décisions collectives supposent une authentique démocratie où tous ces grands choix résultent de la délibération de l’ensemble de la population.
Mettre fin à l’exploitation, aux discriminations et à toutes formes d’oppression… pour un socialisme renouvelé
Ainsi l’écosocialisme représente une autre vision du rapport entre les êtres humains et la nature, une remise en cause de la division du travail, un changement radical dans les rapports de genre pour mettre un terme à l’exploitation et à l’oppression des femmes. Nous nous revendiquons de l’écoféminisme anticapitaliste. Pour construire l’écosocialisme, les humains doivent décoloniser leur pensée de l’idéologie et du système de valeur capitalistes.
Nous dévons construire une éthique écosocialiste (égalitaire, sociale, solidaire, démocratique, responsable et radicale) qui reprend les valeurs fondamentales du socialisme (liberté, égalité, solidarité, démocratie, plaisir de vivre), abandonnées par les régimes qui ont tenté, le siècle dernier, de construire le socialisme sans démocratie et en conservant le modèle capitaliste.
Un changement de société est nécessaire et urgent — Les enjeux écologiques et sociaux doivent être au coeur de notre projet émancipateur!
En définitive, notre conception écosocialiste est un projet d’avenir, une utopie radicale qui doit faire envie. C’est non seulement possible mais nécessaire!