16.10.2013 : Conférence Féminisme et lutte contre l'islamophobie · Café Gavroche · 20h
Groupe Jeunes de solidaritéS · Cycle de Conférences
Féminisme et lutte contre l’islamophobie
Mercredi 16 octobre 2013 · 20h
Café Gavroche (4, bd James-Fazy)
avec
CAPUCINE LARZILIÈRE
militante féministe, membre du collectif Mamans Toutes égales
DANIELE OBONO
syndicaliste, Convergences et Alternative (Front de Gauche), militante antiraciste
L’islamophobie est le racisme envers la communauté musulmane, les citoyen-ne-s de confession musulmane, pratiquants ou non, simples croyants, parfois même athées, mais portant un prénom musulman. L’islamophobie ne mesure pas la religiosité d’une personne. Elle a connu une explosion en Occident après les attentats du 11 septembre 2001. Un nouvel ennemi a été trouvé et les lois discriminantes à l’encontre des communautés musulmanes en Europe ont connu un boom.
Pourquoi traiter du féminisme et de la lutte contre l’islamophobie dans une même conférence?
Les partis populistes et d’extrême-droite en Suisse et ailleurs ne cessent d’instrumentaliser la question de l’émancipation des femmes dans leurs campagnes contre les étrangers et la communauté musulmane en particulier alors qu’eux mêmes promeuvent des politiques conservatrices, antisociales et néolibérales qui affectent en premier lieu les femmes et les poussent vers davantage de précarité. En France comme en Suisse et ailleurs en Occident, les discours et les mesures islamophobes reposent pour bonne part sur le registre des droits des femmes. En Europe les campagnes islamophobes prennent toujours plus une tournure médiatique et physiquement plus violente, particulièrement en France où l’Observatoire contre l’islamophobie a annonce en juillet que les actions et menaces islamophobes ont enregistré une hausse globale de 35% au premier semestre 2013 en France et notamment l’apparition d’un phénomène toujours grandissant d’agressions physiques ciblant les femmes portant un foulard.
La cause féministe s’est vue institutionnalisée, récupérée et instrumentalisée par les classes dominantes, non seulement pour la rendre compatible avec le libéralisme, mais également pour servir une reconfiguration des valeurs occidentales basée sur une idéologie raciste marquée par la volonté de stigmatiser l’Islam et les populations musulmanes en Europe et en dehors.
De nombreuses soi-disant «féministes» se sont en effet retrouvées dans des alliances contre-nature avec l’extrême droite et les droites populistes qui attaquent quotidiennement les droits démocratiques et sociaux des femmes, sans oublier qu’elles se mettent en porte-à-faux avec l’idée de l’autodétermination des femmes par elles-mêmes en jetant l’anathème sur velles portant le voile et la burqa, automatiquement considérées comme soumises, en parlant en leur nom et en les déclarant automatiquement oppressées sans prendre la peine de leur donner la parole ou même les écouter.
Cette soirée sera l’occasion de développer une réflexion sur le féminisme et son instrumentalisation par certain·e·s à des fins racistes. En toile de fond, il s’agira de de réfléchir aux moyen de combiner un féminisme émancipateur et anti-capitaliste d’un côté et lutte contre l’islamophobie et le racisme de l’autre.
Org. Groupe Jeunes de solidaritéS