Communiqué: Avec l'Usine en lutte!

2015-10-09-usine

 

Communiqué de presse · 8 octobre 2015

Vendredi 1er octobre, aux portes de l’Usine, c’était la grève. Une grève amplement justifiée suite à des années de négociations infructueuses entre les autorités et le principal espace culturel alternatif et populaire genevois, l’un des rares ayant survécu aux politiques de l’ancien procureur Zappelli. Une grève qui a été accueillie avec enthousiasme par le public, qui a été nombreux à s’attarder sur la Place des Volontaires, et que solidaritéS, soutient sur toute la ligne.

 

 

POUR QUE PIERRE MAUDET TIENNE SES ENGAGEMENTS

L’échec des négociations, durant lesquelles l’Usine a démontré sa disponibilité à faire d’importantes concessions, est imputable au Conseiller d’Etat Pierre Maudet. En effet, le 17 avril 2015, le magistrat a pris l’engagement formel de débloquer les subventions de la Loterie Romande pour le Théâtre et l’association KAB ainsi que de délivrer une autorisation de débit de boissons pour l’ensemble du bâtiment pour l’année 2015. La parole de Maudet ne semble pas avoir pour lui une grande valeur, puisque, après plusieurs mois et malgré plusieurs rappels, il n’a toujours pas tenu ses engagements.
solidaritéS dénonce ce volte-face inacceptable, qui provoque une situation paradoxale où un magistrat en charge contraint une espace culturel à l’illégalité ! Une démarche qui met d’ailleurs en péril les activités de l’Usine et son offre culturelle indispensable. solidaritéS exige que Pierre Maudet tienne sa parole : qu’il débloque les fonds de la Loterie Romande et qu’il rende une décision autorisant l’Usine au débit de boisson.

 

POUR QU’ANNE EMERY-TORRACINTA SORTE DE SON SILENCE

Également présente à la table des négociations, la responsable du Département de la Culture, Anne Emery-Torracinta, se retranche depuis dans un silence inacceptable. La magistrate semble avoir oublié que c’est elle, et non pas son collègue en charge de la sécurité et de l’économie, qui devrait être responsable de ce dossier. Son silence est regrettable, car il lui appartiendrait de s’engager activement pour que les engagements des autorités soient respectés et pour que les espaces culturels populaires et alternatifs soient défendus.
solidaritéS dénonce le silence du Département de la Culture et de la Magistrate Anne Emery-Torracinta. Nous demandons qu’elle prenne parti pour la culture, dénonce la supercherie de Pierre Maudet et s’engage pour la défense de l’Usine.

 

POUR QUE LA CULTURE POPULAIRE SOIT RECONNUE ET SOUTENUE

Au-delà des responsabilités personnelles évidentes des magistrats en charge, le conflit entre le Canton et l’Usine est la conséquence de la volonté d’imposer un cadre légal adapté à l’économie privée à des activités associatives visant un but idéal, social et non lucratif.

La loi actuelle, de même que la future LRDBHD, visent la commercialisation de la culture genevoise ainsi que sa soumission à l’autoritarisme sécuritaire du Département de l’Economie et de la Sécurité, plutôt que le développement d’une culture qui réponde aux réels besoins de la population et qui soit gérée par le Département de la Culture.
Contraindre l’Usine à se soumettre à la volonté du Service du Commerce et à une législation manifestement inadéquate est absurde. Ce n’est pas aux lieux de cultures alternatives de renoncer à leurs principes, acceptés depuis des décennies, pour s’adapter à la législation et au culte du profit. C’est aux autorités de changer de cap, de reconnaître l’importance de la culture populaire et de la soutenir activement.

Cette position n’est d’ailleurs pas l’exclusivité de notre mouvement, puisqu’elle est largement partagée notamment dans la jeunesse, en témoignent les soutiens exprimés à l’Usine lors des premières mobilisations et qui, nous n’en doutons pas, augmenteront considérablement dans les mois à venir, si les autorités persistent dans leur volonté destructrice. D’ailleurs, le succès week-end après week-end de l’Usine prouve ce soutien de la population.

solidaritéS dénonce l’inadéquation de la législation genevoise aux besoins des lieux culturels populaires, alternatifs et autogérés. solidaritéS s’engage à soutenir la lutte pour la défense de ces lieux, tant dans les rues que dans les institutions.

 

Contact:

Pablo Cruchon, secrétaire solidaritéS