La culture doit rester un bien public: NON à la privatisation du Musée d'Art et d'Histoire

2016-02-28-mah

Votations du 28.02.2016
Objet municipal Ville de Genève

NON au bradage du Musée d’Art et d’Histoire!

Projet d’agrandissement démesurément coûteux (140 millions), bradage d’un bien public, mainmise d’un privé sur l’un des plus grands musées publics de Suisse, convention mal ficelée, contraintes et charges très lourdes pour la collectivité, provenance problématique des fonds : les raisons de refuser la privatisation du Musée d’Art et d’Histoire (MAH) ne manquent pas.

 

En échange de l’apport d’argent privé couvrant près de la moitié du prix initial, la Ville offre à la Fondation Gandur pour l’Art (FGA), présidée par un milliardaire du pétrole, la mainmise sur l’un des plus grands musées publics de Suisse. Il est inacceptable de brader ainsi une institution-clé de la politique culturelle publique. La facture va rapidement devenir très salée pour la collectivité aussi en termes financiers puisque la Ville devra assumer entièrement, et pour 99 ans, les charges de gestion de ce « partenariat public-privé » très inégal.

 

Un « partenariat public-privé » irresponsable

L’apport de 40 millions pour les travaux d’agrandissement est assorti d’une série de conditions liées au prêt – et non pas au don ! – des pièces des collections de la FGA (qu’elle pourra retirer en tout temps). La Ville mettra à disposition des bureaux, des archives et une salle de conférence pour la FGA, ainsi que du personnel du MAH pour la mise en place et la surveillance des expositions de la FGA. Aussi la conservation, l’étude et les assurances des pièces de la FGA seront à charge de la Ville. La Ville devra indiquer « en partenariat avec la Fondation Gandur pour l’Art » sur tout support de communication du MAH (papier à en-tête, site web, etc.).

 

Gandur : combien de millions soustraits au fisc genevois ?

M. Gandur a élu domicile à Malte lui permettant ainsi de soustraire des millions au fisc genevois. La convention impose à la Ville d’appeler « Espace FGA » la nouvelle cour du MAH afin de « rappeler l’engagement civique de M. Jean Claude Gandur aux générations futures » : la soustraction fiscale pratiquée par M. Gandur en élisant domicile à Malte, est-elle vraiment une valeur civique que nous voulons transmettre aux générations futures ?

 

NON au pillage des richesses naturelles et culturelles du Sud

Les pièces de la fondation présidée par M. Gandur ne proviennent pas de fouilles archéologiques mais du marché qui dépouille les peuples du Sud de leur patrimoine et de leur héritage culturels. Rappelons aussi que M. Gandur a bâti sa fortune sur l’exploitation des ressources naturelles (pétrole, terres) des pays du sud. Avec ces pratiques, les populations d’Afrique et du Moyen-Orient sont donc doublement dépouillées : de leurs richesses naturelles et de leur patrimoine culturel.

 

La culture doit rester un bien public

Le profiteur de cette double spoliation ne doit pas commander la politique culturelle de la collectivité. La culture doit rester en mains publiques, au service de toute la population et non au service d’une fondation privée étroitement liée au marché de l’art et de l’archéologie.