Solidarité avec Carolina Iara, victime d’une tentative d’assassinat raciste et transphobe au Brésil
Le mouvement solidaritéS accueille avec beaucoup d’indignation la nouvelle de la tentative d’assassinat raciste et transphobe subi par Carolina Iara, ce mercredi 27 janvier, à São Paulo. Carolina est une femme noire, trans, intersexe et porteuse du VIH, elle est un symbole fort de l’ensemble de ces luttes qu’elle porte en tant que co-élue au conseil municipal dans la 7e liste la plus votée de la capitale ; c’est cette cible-là principale que le conservatisme a voulu faire taire. Une enquête est exigée par son parti, le PSOL.
Dans la nuit de mardi à mercredi (27), Carolina a été victime d’une attaque par balles dans sa propose maison. Depuis une mystérieuse voiture blanche, des individus ont tiré en tout cas à deux reprises, avec l’intention claire de mettre fin à ses jours. Ces crimes politiques ne sont pas nouveaux au Brésil, mais se déploient dans la plus grande normalité depuis l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Après l’assassinat de Marielle Franco, de Netinho, l’exil de Jean Wyllys, et plus récemment les menaces de mort reçues par la députée Taliria Petrone, c’est au tour de Carolina Iara de subir les effets de la persécution et de la répression des militant·e·x·s de gauche menées avec acharnement par le président et toutes celles et ceux qui le soutiennent. Heureusement, Carolina et sa famille ont survécu, mais ce crime ne doit pas rester impuni. Il s’agit clairement d’une tentative de faire taire les voix qui se lèvent contre la politique nécrophile et réactionnaire de Bolsonaro, pour des droits démocratiques et la fin des discriminations dans l’un des pays les plus inégalitaires du monde, et encore fortement marqué par l’héritage colonial.
Au Brésil, des épisodes de violences racistes et transphobes se déploient tous les jours sous les yeux de la population, mais la Suisse ferme les yeux. En 2019, Bolsonaro et Ueli Maurer se serraient la main à Davos, tandis qu’une centaine de militant·e·x·s se tenaient devant le Forum Economique Mondial pour demander justice pour Marielle Franco. Quelques mois plus tard, l’accord de libre-échange avec le Mercosur était conclu à Buenos Aires, dont jouiront les grandes entreprises suisses, tout en passant sous silence les multiples violations des droits humains et environnementaux que connaissent les pays partenaires. En continuant de renforcer les relations économiques bilatérales avec le Brésil, la Suisse n’est autre que complice de ces crimes.
Cette tentative d’assassinat nous montre le sort destiné aux personnes qui comme Carolina, par leur simple existence, osent défier les sphères de pouvoir dont elles sont systématiquement exclues. Surtout, il doit nous rappeler l’importance de lutter pour que, partout dans le monde, les corps des personnes comme Carolina continuent d’occuper les rues comme les parlements sans craindre pour leurs vies. Ils ont essayé d’étouffer sa voix dans le sang, mais ils n’ont pas réussi! Depuis la Suisse, nous témoignons toute notre solidarité à Carolina, ainsi qu’à tous·te·x·s les camarades qui luttent au quotidien pour le droit à la vie, et exigeons que justice soit faite!
Nous sommes tou·te·x·s Carolina, Marielle, et Netinho!