Centre féministe : Un danger sérieux pour l'ordre public à Genève?

Communiqué de presse – solidaritéS – 08.03.2021

solidaritéS apporte son soutien et partage l’indignation et la colère du collectif genevois pour la Grève féministe après que ce dernier ait dû affronter un barrage policier en ce lundi 8 mars lors du dépôt de sa pétition « Pour un centre féministe ».

A la surprise de la dizaine de militantes du collectif pour la Grève féministe, arrivées devant l’Hôtel de Ville afin d’y déposer une pétition à l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes*, un dispositif policier de grande ampleur était déployé. Ce n’étaient pas que des journalistes qui les attendaient mais aussi une dizaine de policiers en tenue anti-émeute !

Plus grave encore, quand la députée Françoise Nyffeler, membre du collectif, a tenté de pénétrer dans l’Hôtel de ville, celle-ci s’est vue refuser l’entrée. Elle a expliqué qu’elle avait rendez-vous pour le dépôt de ladite pétition, mais rien n’y fit : la police a refusé de la laisser entrer seule, ne croyant pas qu’elle avait rendez-vous ! Un policier en tenue anti-émeute s’est même interposé entre elle et l’entrée du bâtiment. Le responsable des policiers a finalement concédé à la laisser passer, à la condition de l’accompagner pour vérifier qu’elle était bel et bien attendue ! Il va sans dire que le bureau du Grand Conseil et la préposée aux pétitions furent très étonnés de voir notre militante arriver escortée par un policer. Cette répression est absolument inadmissible. Il n’est pas acceptable que des personnes soient ainsi dissuadées de faire usage de leurs droits démocratiques.

« Il est encore plus choquant que cela se produise un 8 mars et que le collectif pour la Grève féministe soit pareillement visé ! Nous condamnons fermement cette action policière et demandons des explications ainsi que des excuses publiques. » indique Françoise Nyffeler.

Dans le règlement genevois sur l’organisation de la police (ROpol), l’article 10 du chapitre III sur l’intervention de la police dit : « La police prend, même sans base légale particulière, les mesures d’urgence indispensables pour rétablir l’ordre en cas de troubles graves ou pour écarter des dangers sérieux, directs ou imminents menaçant la sécurité et l’ordre publics. » Nous souhaitons alors que la police nous explique en quoi déposer une pétition ayant été signées par plus de 1300 personnes constitue un danger sérieux pour l’ordre publique ! Rien ne justifiait un tel déploiement de force en tenues de combat et une telle entrave à l’exercice des droits démocratiques ! Et cela particulièrement le 8mars journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Les femmes sont en colère !