VOTATIONS DU 28 NOVEMBRE 2021

Solidarité avec les personnels en première ligne: Nous nous réjouissons du rejet de la loi étendant les horaires d’ouverture des magasins (LHOM) et de l’acceptation de l’initiative pour soutenir les soins infirmiers!

Pas d’horaires d’ouverture des magasins prolongés sur le dos des travailleur·euses!

Presque 54% des votantes et des votants, soit une claire majorité, ont déjoué le piège du patronat, qui a tenté de poursuivre dans  la voie des dégradations des conditions de travail des vendeurs et vendeuses, en favorisant une consommation débridée!

Le peuple votant a montré un soutien net en faveur du personnel de vente, en première ligne pendant toute la période de semi-quarantaine liée au COVID. Face au refus du patronat de respecter la voix populaire imposant l’ouverture de discussion en vue d’une convention collective de travail (CCT) étendue  et devant le risque d’une détérioration supplémentaire des conditions de travail dans la vente, le « NON » a été clair.

La vente est un domaine professionnel où la conciliation entre vie privée et sociale et vie professionnelle devient de plus en plus difficile et où l’automatisation impose une polyvalence débridée, des cadences accélérées et des suppressions de postes. Dans ces conditions, ouvrir jusqu’à 19 heures le samedi et pérenniser l’ouverture de 4 dimanches par an sans protection des salarié·es était inacceptable!

Nous devons en finir avec ce modèle de société consumériste et capitaliste qui favorise les grandes surfaces sur le dos des salarié·es et de la planète, et ainsi aggrave les crises économique, sociale et environnementale actuelles!  solidaritéS salue le refus net de cette dernière  révision de la LHOM, une première victoire dans cette direction!

Le OUI à la Loi Covid ne suffira pas à une sortie de crise solidaire, anti-autoritaire et durable : luttons pour une société du soin! Dans ce sens, l’acceptation de l’initiative pour les soins infirmiers est un pas dans la bonne direction!

solidaritéS Genève considère positivement le OUI à la Loi Covid, mais ne s’en satisfait pas. Nous soutenons la vaccination comme stratégie pour sortir de la crise sanitaire, mais nous nous opposons au discours qui l’utilise pour que l’économie reparte au plus vite comme avant. La crise sanitaire que nous connaissons depuis plus d’un an et demi doit nous servir à remettre en question le système capitaliste qui l’a engendré et qui a permis sa propagation: il nous faut impérativement renforcer le système de santé publique, permettre un accès à des soins de qualité pour tous·tes, mettre fin aux brevets sur les vaccins et les médicaments (responsables de milliers de mort·es chaque jour dans le monde) et assurer la transparence et le contrôle démocratique sur la recherche, la production et la distribution des doses dans le monde.

Nous nous réjouissons évidemment de l’acceptation de l’initiative pour des soins infirmiers forts, qui dénote la conscience de la population de la nécessité de soutenir les personnels en première ligne, dont une grande majorité de femmes D’autre part les secteurs les plus touchés par la crise, comme la restauration et la culture, doivent être aidés à la hauteur des pertes subies, et le travail dans le domaine du soin – salarié ou effectué gratuitement, très majoritairement pas des femmes – doit être reconnu, valorisé et mieux partagé au sein de la société. La crise sanitaire ne doit pas être un prétexte pour un renforcement des pratiques de surveillance.

Enfin, une sortie durable de la crise que nous connaissons n’est pas possible sans changement de paradigme : une transition écosocialiste est nécessaire, qui devrait faire  payer les grands pollueurs et permettre la reconversion socio-professionnelle des travailleur·euses, afin de tourner le dos aux secteurs destructeurs pour aller ensemble vers une société du soin envers les autres et l’environnement!

Un monde de justice ne fleurira pas sur un terreau capitaliste!

Quel que soit le résultat de l’initiative sur la justice, bien  que notre mouvement ait appelé à voter NON à ce projet de loi, le résultat de cette votation ne change rien à notre perspective politique. Nous ne considérons pas que le tirage au sort des juges fédéraux offre une quelconque issue à la problématique de la légitimité des juges. La démocratie bourgeoise ne réussira pas à rendre ce système capitaliste juste.

Nous pensons qu’un monde de justice ne peut fleurir sur un terreau capitaliste fondamentalement injuste. Questionner la population sur l’indépendance de la justice reste une question importante, ne serait ce qu’en considérant les affaires récentes  où notamment des militant·e·s, des personnes racisées précaires et des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ne sont pas écouté.es et/ou sont réprimé.es judiciairement. Mais la réponse ne saurait être comme le proposait l’initiative un mode de désignation flou laissant une large marge de manœuvre à la majorité des forces présentes au Conseil fédéral, qui ne défend pas franchement voire réprime ces catégories sociales. Notre système de justice reste à repenser dans un cadre qui tienne compte des différents systèmes de domination et qui vise la réparation et la transformation, plutôt que la punition.