Refus par le Conseil d’État du choix démocratique de l’Université : illustration d’une conception managériale brutale et autoritaire.

Communiqué de presse de solidaritéS Genève du 19 janvier 2023.

Ce mercredi 17 janvier, le Conseil d’État a refusé de confirmer le choix du recteur de l’Université de Genève effectué par l’Assemblée de l’Université, démocratiquement élue et représentative des corps qui la composent.

La cheffe du DIP Anne-Emery Torracinta a de nouveau décidé, avec l’appui du collège, de s’assoir sur l’avis des personnes de terrain et des usager·ère·x·s. Pour rappel, l’université est autonome depuis la nouvelle Loi sur l’université voté en 2008. Si cette loi accorde à nos yeux trop de pouvoir au rectorat, qui ne répond plus de l’Assemblée une fois élu, son mode de démocratie interne est un exemple sur de nombreux points en incluant des instances participatives à tous les niveaux, tant organisationnels que pédagogiques. 

La démocratie dans les institutions et les lieux de travail est d’ailleurs une demande forte des nouvelles générations qui ont bien conscience que le savoir et l’innovation se trouvent sur le terrain. Le management vertical a fait la preuve de son échec complet et de nombreuses structures sont entrain de questionner leur modèle pour redonner des responsabilités et du pouvoir aux salarié·e·x·s et usager·ère·x·s. 

A l’opposé, la Conseillère d’État socialiste (sic) s’est moulée dans une gouvernance hiérarchique et autoritaire qui a été un véritable fil rouge lors de l’ensemble de ses deux législatures. Outre le personnel du SPMI, peuvent en témoigner :

  • Le personnel de l’OMP qui demande en vain des assises pour faire remonter les problématiques du terrain. Ils et elles ont obtenu, comme seule réponse, une politique de la peur qui opère en écartant des personnes faisant office de fusibles, et l’imposition de protocoles toujours plus lourds adossés à des moyens qui ne sont pas ajustés aux travail à effectuer et aux enjeux pour les enfants en difficulté. 
  • Les intervenant·e·x·s en santé sexuelle qui ont dû faire grève de nombreuses fois après une modification par le haut de leur cahier des charges. Ils et elles n’ont toujours pas été entendu·e·x·s sur la nature spécifique de leur travail et leurs exigences de qualité,et les prestations se sont donc dégradées. 
  • Le personnel des foyers (AGOEER, OMP) qui demande en vain la création de structures adaptées pour les jeunes avec des problématiques importantes. Cinq ans après le vote du Grand Conseil sur la fin des hospitalisations sociales, de nombreux enfants sont toujours placés pour de longues périodes à l’hôpital sans être  Face à cette situation, Mme Torracinta a très rapidement supprimé la Commission de l’Éducation Spécialisé (CES) qui faisait remonter ces revendications depuis de nombreuses années. 

Les autres départements gérés par ses collègues du CE subissent fréquemment de pareils diktats qui mettent à mal leur fonctionnement, la santé du personnel et la qualité des prestations. Citons par exemple les éducateurs-trice·x·s de la Clairière qui ont mené une grève courageuse suite à une nouvelle décision verticale concernant leurs horaires, et ce alors que cette institution est en sous-dotation en personnel depuis plusieurs années. 

La gifle infligée à l’Assemble de l’Université est à lire à l’aune de ce besoin de contrôle du Conseil d’Etat et d’une idéologie managériale d’un autre temps, ce qui la rend d’autant plus grave. 

solidaritéS est attentif à la démocratisation de l’État et va prochainement  engager des actions parlementaires pour la renforcer. Nous espérons que la législature à venir permettra un changement de paradigme sur cette question essentielle de la prise en considération des personnes de terrain et des personnes usagères des prestations des services publics. 

Et cette exigence ne s’arrêtera pas là : c’est l’ensemble de nos structures économiques et sociales qui doivent, face aux défis inédits dans l’histoire humaine auxquels nous sommes confronté·e·x·s, être repensées et réorientées vers le bien commun, et lui seul. 

Pour un État démocratique : 

On a plus le temps, créons le changement !

Pour le GT santé-social de solidaritéS :

Nicolas LAMPERT (candidat au Grand Conseil) : 079/220.85.87

Enrico CAMBI (Candidat au Grand Conseil) : 076/466.67.17