Projet de budget 2025 : Encore une occasion ratée du Conseil d’Etat
Communiqué de presse – 12 septembre 2024
Ce midi, le Conseil d’Etat présentait son projet de budget pour l’année 2025. Fort de rentrées fiscales en hausse constante ayant permis un excédent de 1,4 milliards de francs en 2023, ce budget aurait pu enfin s’attaquer aux défis majeurs qui sont les nôtres : lutte contre la précarité, services publics renforcés, financement de l’indispensable transition écologique.
A la lecture de ce projet, nous ne pouvons que constater que les priorités du Conseil d’Etat actuel sont différentes des besoins de la majorité de la population.
Des services publics qui manquent de moyens
Après des décennies de destructions des services publics, il aurait été grand temps d’investir massivement dans les prestations à la population. De nombreuses institutions se retrouvent actuellement dans l’impossibilité de remplir correctement leur mission avec des délais d’attente exorbitants et des dossiers qui s’empilent. C’est par exemple le cas de l’Hospice général qui a vu son nombre de dossier à l’action sociale augmenter de 6,1% sur le premier trimestre et dont l’application de la nouvelle loi sur l’aide sociale (LASLP), pourtant votée à la quasi-unanimité par le Grand Conseil, se voit déjà remise en question par le manque de moyens alloués avec seulement. 2,1% alloué pour l’action sociale.
Au Service des prestations complémentaires (SPC), les temps d’études des dossiers s’allongent à nouveau et de nombreuses personnes âgées se voient obligées de s’endetter avant d’obtenir leurs prestations. Au Service de protection de l’adulte (SPAD), l’augmentation de personnes sous curatelles n’est pas compensée par un nombre de poste suffisant permettant d’accompagner dignement les personnes parmi les plus fragilisées de notre canton.
Un budget qui profitera aux riches
Ce budget est celui d’un Conseil d’Etat à l’écoute des personnes aisées. La création minimale de postes prépare le terrain d’une double fuite dans les caisses de l’état : un cadeau aux riches entrepreneur·ses voté en septembre et une baisse d’impôts qui profitera aux nantis prévus pour le mois de novembre.
Un indispensable virage démocratique
Nous saluons le respect de la loi concernant les mécanismes salariaux et espérons qu’il en sera de même pour les prochaines années, contrairement à ce qui est prévu par le plan quadriennal présenté l’année passée.
Toutefois, il est temps d’en finir avec un fonctionnement où les informations du terrain sont édulcorées par les différentes strates hiérarchiques et d’entamer un virage démocratique. Les usager·èrexs des services publics et les salarié·exs de ces secteurs devront, à l’avenir, être partie prenante de l’élaboration des budgets, afin que ceux-ci répondent réellement aux besoins.
L’alarme écologique résonne mais iels n’entendent pas
Enfin, alors que la Suisse n’est de loin pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris, nous attendions des gestes plus forts au niveau écologique. Cet oubli nous condamne toujours plus à la catastrophe climatique qui démarre. Nous n’avons plus le temps : chaque année qui passe sans un changement radical de pratique nous conduit un pas de plus droit dans le mur !
Plus représenté·exs au Grand Conseil, nous serons extrêmement attentif·vexs à toutes péjorations de ce projet de budget par la majorité de droite et d’extrême droite du Grand Conseil et n’hésiterons pas, le cas échéant, à le combattre par référendum avec les forces progressistes du canton.