Une rencontre féministe au sujet de la migration

Du 27 au 29 septembre à Genève s’est tenue la rencontre « Femmes, migration, refuge ». Ce week-end a abouti à la création d’une plateforme anticapitaliste et antipatriarcale de revendications pour améliorer la situation des femmes et des personnes LGBTI+ migrantes.

geneve

 Organiser une rencontre internationale pour créer un réseau de résistance entre femmes migrantes habitant dans plus de dix pays d’Europe n’était pas gagné d’avance. Mais c’est aujourd’hui chose faite. Et réussie, notamment grâce à la mise sur pied d’une interprétation professionnelle simultanée de toutes les interventions en français, allemand, espagnol et anglais, sans parler des traductions chuchotées ici ou là de bouche à oreille en arabe et en kurde par des participantes polyglottes.

Trois jours d’échanges dans 4 plénières et 14 ateliers thématiques ont permis à 263 migrantes et militantes solidaires de se mettre d’accord sur une plateforme d’exigences communes. Elles ont aussi affirmé leur volonté d’agir ensemble pour lutter contre les discriminations et les violences spécifiques que vivent les femmes et les personnes LGBTI+ en exil.

Cette rencontre, organisée par la Marche mondiale des femmes-section suisse aidée par des militantes issues d’autres organisations, a permis à ces femmes de se connaître, de s’écouter, d’apprendre les unes des autres, et de mettre en place une coordination européenne pour agir ensemble. Pinar Selek, militante féministe et antimilitariste, n’a pas dû argumenter longuement pour trouver un soutien enthousiaste à une proposition déjà esquissée par des féministes de la Côte méditerranéenne (France/Italie): occuper les frontières pendant trois jours à Vintimille en 2020. Proposition vivement applaudie.

Promouvoir une politique féministe contre les frontières et la militarisation de la gestion de la migration, organiser des résistances tournées vers la création et la liberté, trouver de nouvelles formes de vie et d’expression dans ce monde pourri par la montée de l’extrême droite, le racisme et la xénophobie, c’est de tout cela qu’il a été question dans cette rencontre européenne.

Marianne Ebel