De l’argent, il y en a…

Alors que le bilan de la pandémie du Covid-19 s’alourdit à travers le monde avec plusieurs dizaines de milliers de mort·e·s, la crise socio-économique s’approfondit, avec des conséquences désastreuses pour les classes populaires. 

Covid-19, qui va payer cette crise ?

Le chômage explose partout, avec des taux au Royaume-Uni et aux États-Unis qui pourraient atteindre rapidement plus de 6 millions (environ 21 % de l’ensemble de la main-d’œuvre), et 53 millions de personnes (environ 32 % de la population active) respectivement. En Suisse, le quasi million de personnes qui bénéficient d’une réduction de l’horaire de travail subissent entre 25 et 30 % de baisse de salaire. De plus, la menace de licenciements massif plane toujours sur de nombreux·euses salarié·e·s, car les aides octroyées par le Conseil fédéral ne sont pas conditionnées. D’ailleurs, selon economiesuisse, une entreprise sur trois se prépare à licencier dans les deux prochains mois.     

Les effets socio-économiques pour les travailleurs·euses et les classes populaires dans les pays dits émergents sont encore plus néfastes. Pour une grande majorité de leurs habitant·e·s, ne pas travailler signifie bien souvent ne pas pouvoir subvenir à ses

besoins immédiats et dépenses journalières. Le cri est le même : « avant de mourir du coronavirus, je mourrai de faim ».  

Face à cette situation catastrophique, les classes dirigeantes à travers la planète appellent à l’union nationale et à une gestion de la crise qui a pour objectif de maintenir leur domination de classe et de privilégier les profits des grandes entreprises.  

En Suisse, le Conseil fédéral et les autorités cantonales s’inscrivent complètement dans cette orientation politique au mépris des droits et de la santé des travailleurs·euses. Les autorités fédérales ont par exemple modifié l’ordonnance qui protégeait certain·e·s salarié·e·s et ont supprimé l’application de la Loi sur le travail dans les hôpitaux en charge des patient·e·s Covid—19 pour augmenter la durée maximale du travail et réduire les périodes de repos. Celles et ceux qui poursuivent leurs activités professionnelles sur leurs lieux de travail le font le plus souvent sans protection adéquate et dans des conditions qui mettent en danger leur santé. 

En Suisse et ailleurs, il est inacceptable que les classes populaires payent la crise ! Il faut promouvoir des revendications qui garantissent la sécurité sanitaire et sociale des travailleurs·euses, qui s’opposent aux licenciements, aux expulsions de locataires, aux politiques racistes et d’expulsion des réfugié·e·s, etc. Cela doit s’accompagner d’une offensive pour taxer les richesses des plus fortuné·e·s – les 300 plus riches en Suisse disposaient de plus de 700 milliards en 2019 – et les profits des grandes entreprises. Les entreprises cotées en bourses en Suisse prévoient d’ailleurs de verser 50 milliards de francs de dividendes à leurs actionnaires ces prochains mois. De l’argent, il y en a ! Il s’agit d’aller le chercher, pour garantir entre autres les revenus des classes populaires et venir en aide aux plus précaires. 

Nous ne pouvons pas reprendre le business as usual du capitalisme. Les mort·e·s, la destruction des écosystèmes, la course aux profits et l’accumulation des capitaux ne pourront perdurer comme si rien ne s’était passé. Dès maintenant, construisons une alternative anti-capitaliste et progressiste. 

Joe Daher