solidarité en temps de pandémie

À l’heure de la crise du COVID-19, de nombreuses personnes souffrent de précarité alimentaire. Les institutions et les collectifs s’organisent pour faire face à cette situation. Néanmoins, la solidarité continue parfois d’être considérée comme un délit.

Caravane de solidarité, Genève
Caravane de solidarité, Genève

Dès le début du confinement, la plupart des associations actives dans le domaine de l’aide alimentaire à Genève ont dû interrompre leurs activités, précarisant encore un peu plus les 3000 à 5000 personnes bénéficiant de leur soutien. Une cellule d’urgence réunissant des associations et plusieurs communes genevoises s’est créée pour assurer une distribution de cartes d’achat alimentaires.

Des associations qui comblent les trous de l’aide institutionnelle

Diverses associations battent le pavé afin de fournir biens de première nécessité et repas chauds à ceux et celles qui passent entre les mailles du filet des institutions. Ces aides ne sont pas de trop. La liste des personnes précaires n’a fait qu’augmenter, notamment car la plupart des travailleurs·euses de l’économie informelle ont été privé·e·s de ressources du jour au lendemain. Pourtant, tout ne se déroule pas toujours sans encombre.

Le 18 avril, la distribution de vivres de la Caravane de solidarité (qui œuvre principalement auprès des personnes en exil et des sans-papiers) avait bien commencé. Une centaine de personnes avait répondu à l’appel. Une intervention de la police a mis brutalement fin à cette action, au motif que les organisateurs·trices ne disposaient pas d’autorisation officielle. Le semi-remorque contenant les vivres a été embarqué par les autorités, ainsi que les responsables de l’association.

Ce zèle de la part des autorités en période de crise est un scandale. Cette criminalisation écœurante de l’assistance aux personnes dans le besoin n’est pas sans rappeler l’acharnement juridique qui, au nom du « délit de solidarité », cible depuis des années celles et ceux qui viennent en aide aux personnes en exil.

La précarité ne va pas décroître une fois la crise sanitaire passée, elle va au contraire être amplifiée par la crise économique et sociale qui s’annonce. S’il convient de saluer les initiatives citoyennes et le travail des associations de terrain, nous exigeons des autorités un renforcement immédiat des aides auprès des plus vulnérables, et des solutions pérennes pour répondre à la misère qui frappera de plein fouet les plus démuni·e·s.

Donna Golaz