Quand la pandémie révèle les invisibles

Depuis le 16 avril, le collectif Réquisitions solidaires occupe quatre appartements à la rue des Maraîchers à Genève, pour y loger une dizaine de personnes. Le propriétaire, l’Hospice général, a prévu la démolition de l’immeuble dans quelques mois.

Occupation par le collectif Réquisitions solidaires, Genève, mai 2020

Cette occupation est une réponse à la décision inadaptée de la Ville de Genève de regrouper l’ensemble des personnes sans abri dans la caserne des Vernets en pleine crise sanitaire. Cette décision de la Ville a aussi mis fin à l’expérience associative de plusieurs structures souples d’hébergement.

Exigeons des réponses adaptées

Le Canton s’était pourtant engagé à trouver les moyens pour pérenniser les Sleep’in. Face au non-respect de cette promesse, le Collectif d’associations pour l’urgence sociale (dont le CSP et Caritas) a dû fermer ces lieux et licencier une quarantaine de travailleurs·euses sociaux·ales en pleine pandémie.

Comme la marée humaine largement médiatisée qui vient chercher à manger chaque semaine auprès d’organisations caritatives, cette occupation visibilise un autre aspect de la Genève internationale, riche et fière d’elle-même.

Cette crise doit amener des autorités des réponses adaptées tant durant le temps de pandémie qu’au-delà. solidaritéS soutient le collectif dans ses négociations avec l’Hospice général, qui devraient aboutir à l’obtention des baux provisoires pendant le temps qui précède la démolition de l’immeuble. Plus largement, solidaritéS exige des autorités cantonales et municipales de reprendre des discussions dès maintenant avec l’ensemble des partenaires (Collectif d’associations pour l’urgence sociale, Collectif d’associations pour l’action sociale et communes) afin que les lieux d’hébergement cessent d’être dans une précarité similaire à celle de leurs bénéficiaires.

Aude Martenot