Soutenir les associations au front

Une résolution a été déposée par EàG au Grand Conseil genevois pour épauler les associations actives en première ligne auprès des personnes précaires, victimes des effets secondaires du semi-confinement.

Caravane de solidarité, Genève
Caravane de solidarité, Genève

Les acteurs·trices de terrain, confronté·e·s depuis longtemps à la grande précarité,  alertent systématiquement sur la précarisation grandissante de pans entiers de la population. Ces appels au secours sont restés trop souvent sans écho. Pire, ce silence laissait transparaître une forme de résignation ou d’incurie devant des scènes que l’on croyait révolues de files de « nécessiteux·euses » devant des distributions de nourriture ou aux portes des épiceries sociales, phénomène qui s’amplifie depuis plusieurs années déjà.

Aujourd’hui, plus moyen d’occulter cette affligeante réalité, la pandémie du Covid-19 et la crise économique et sociale qui s’en suit génèrent non seulement une augmentation criante de la précarité dans le canton, mais la fait littéralement exploser à la face de ceux·celles qui pensaient : soit sincèrement qu’elle n’était que résiduelle, soit plus malhonnêtement qu’il suffisait de n’en pas parler pour qu’elle « n’existe pas ».

Face au scandale du dénuement…

Pourtant, travailleurs·euses de l’économie domestiques, employé·e·s précaires sans statut légal, chômeurs·euses en fin de droits, exclu·e·s du monde du marché du travail, requérant·e·s d’asile débouté·e·s, et bien d’autres – en majorité des femmes – tirant déjà le diable par la queue en temps normal, se sont vu·e·s précipité·e·s dans l’extrême pauvreté. Celle qui oblige à faire la queue au vu et au su de tou·te·s pour recevoir un sac de nourriture de première nécessité. 

Face au scandale de l’exposition de la faim, du dénuement, des associations se sont une fois encore mobilisées. L’État a fini par s’engager et trouver des fonds auprès de la Loterie Romande (!) pour financer l’aide alimentaire. En revanche, la question des moyens pour assurer cette prestation, celle du soutien aux associations qui ont assuré cette tâche en sus de leurs autres fonctions ou qui ont vu les demandes d’aides exploser, restent posées. 

…réclamer la dignité pour toutes et tous

Aussi, le groupe EàG a déposé une résolution invitant le Conseil d’État à déposer très rapidement des demandes de crédits extraordinaires, au titre de subventions cantonales de fonctionnement, aux organisations œuvrant, notamment dans les domaines de l’aide alimentaire, des aides sociales, de la santé, de l’asile ou de la lutte contre les violences sexistes, qui sont engagées dans la prise en charge des besoins sociaux et sanitaires des populations précarisées par la crise économique et sociale. 

La résolution n’a pu être traitée en urgence en raison de l’imposante quantité d’objets déposés sur le thème du Covid-19. Cependant, de nombreux soutiens parlementaires se sont déjà annoncés pour soutenir cette résolution. 

L’aide alimentaire, si elle est actuellement indispensable, ne peut être qu’une solution à court terme. Ce qui doit être assuré à tous et toutes, ce sont les moyens de subvenir à leurs besoins, d’accéder aux soins, d’obtenir un statut légal, de bénéficier d’une protection en tant que travailleurs·euses. Toutes choses pour lesquelles le groupe EàG se battra résolument.

Jocelyne Haller