Les jeunes débouté·e·s de l’asile n’ont pas le droit de suivre leur formation
À Genève, environ 60 jeunes débouté·e·s de l’asile, ayant entre 15 et 25 ans, sont privé·e·s de formation et d’insertion professionnelle.

La plupart d’entre eux et elles sont arrivé·e·s en Suisse entre 2014 et 2016, après avoir fui leur pays et entrepris la longue route migratoire au péril de leur vie. Quelques années plus tard, ils et elles ont reçu une réponse négative à leur demande d’asile. Certain·e·s ont pu apprendre le français et entamer une formation pour construire leur projet professionnel. D’autres n’ont pas eu cette chance. Aujourd’hui, toutes et tous voient leur avenir entravé. Le refus de l’asile est synonyme de perte du droit de travailler, de suivre un apprentissage dual ou de réaliser des stages professionnels.
Débouté·e·s, illégalisé·e·s, mais destiné·e·s à rester en Suisse, ces jeunes sont laissé·e·s, dans un no man’s land administratif et un état d’angoisse existentielle. La crainte de se retrouver sans activité est grande et la peur d’un renvoi forcé est constante. Leur quotidien est celui de l’aide d’urgence : 10 CHF par jour, un hébergement et une couverture sociale sommaires.
En septembre 2019, le Grand Conseil genevois a adopté deux motions et une pétition visant à faciliter la formation, l’insertion professionnelle et l’accès à un statut pour les personnes déboutées dont le renvoi n’est pas réalisable. À ce jour, cette volonté législative n’a pas été concrétisée par les autorités compétentes. Aussi, le 30 août dernier, jour de la rentrée pour les élèves avec des permis de résidence, la Coordination asile a organisé une action pour visibiliser ces vies en suspens. Près de 50 personnes se sont rassemblées, tenant des silhouettes afin de représenter les jeunes ne pouvant être là et de porter leurs revendications.
Aude Martenot