Le flop de la COP
Le samedi 6 novembre, un millier de manifestant·e·s sont descendu·e·s dans les rues de Lausanne pour exprimer leur opposition à la COP26 et leur soutien à une écologie populaire.
Du 31 octobre au 12 novembre, à Glasgow, les acteurs gouvernementaux ont une 26e fois gentiment promis – sans contrainte – de respecter leurs engagements écologiques. Pas question cependant d’envisager de cesser complètement l’utilisation d’énergie fossile d’ici 2030, ni d’initier la décroissance. On préférera conforter le mythe selon lequel la croissance verte est possible, histoire de caresser les capitalistes dans le sens du poil.
À Lausanne, comme dans des centaines de villes autour du monde, ces paroles en l’air n’ont pas convaincu. Un contre-sommet y a été organisé par des activistes écosocialistes suisses soutenu·e·s par la Grève du Climat. Dans l’après-midi du samedi 6 novembre, les manifestant·e·s romand·e·s ont marché aux côtés de militant·e·s du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), dont Philippe Poutou, ouvrier au chomâge et candidat aux élections présidentielles françaises.
Des premiers discours, prononcés devant les bureaux barricadés d’UBS, ont rappelé la responsabilité des banques suisses dans les catastrophes écologiques et sociales à l’échelle mondiale, ainsi que dans la répression des militant·e·s qui les dénoncent. À l’arrivée sur la place de la Riponne, la parole a été donnée à des représentant·e·s de luttes locales telles que les combats syndicaux des travailleur·euse·s de Smood, le squat du PornoDiesel et l’occupation du quartier libre d’Yverdon.
Un contre-forum pour une écologie populaire
À la suite des derniers discours, les manifestant·e·s ont rejoint le forum prévu par les organisateur·ices. Au programme : conférences, projections, ateliers et discussions.
Une première table ronde, rassemblant des intervenant·e·s de la Grève du Climat, la Grève Féministe, Unia et du NPA, a souligné l’importance de l’enjeu des retraites comme point de convergence des luttes féministes, ouvrières et écologistes. Le premier pilier, par nature égalitaire et écologiquement viable, sera encore une fois attaqué sous peu par le projet de loi AVS 21 qui amènerait un renforcement du deuxième pilier, à la fois discriminatoire, antisocial et insoutenable – car il dépend d’investissements fossiles impérialistes. Ces considérations se sont enchaînées naturellement avec la projection du film Décolonisons l’écologie, nous rappelant à la réalité du colonialisme et des luttes écologiques qui se jouent à l’international et qui doivent sans cesse informer notre militantisme.
Si la COP26 a encore une fois échoué à répondre aux urgences écologiques et sociales, ce contre-sommet indique la direction à prendre : celle d’une décroissance écosocialiste, décoloniale et égalitaire.
Alice Bovey Soren