Le consentement présumé sauve des vies 

Le 15 mai prochain, les citoyen·ne·x·s suisses devront voter sur l’introduction du consentement présumé au don d’organes.

Modèle de coeur humain

La loi soumise au vote vise à soulager le système de santé et à réduire le nombre de patient·e·x·s en liste d’attente de transplantation. Le projet renverserait le système actuel en imposant aux personnes qui s’opposent au don de donner leur refus explicite de leur vivant. 

Si la loi est adoptée, une personne éligible au don d’organes qui n’a pas exprimé son refus sera ainsi considérée consentante à ce dernier. Néanmoins, ce consentement présumé est dit au « sens large ». Ceci signifie que la famille du donneur·euse·x potentiel·le·x sera contactée quoi qu’il arrive et qu’elle pourra s’opposer au don si la personne avait laissé entendre être défavorable au don d’organes sans toutefois s’enregistrer comme tel auprès des autorités.

L’un des contre-arguments soulevés se résume au fait que si la loi est adoptée, le don d’organes deviendrait de fait une obligation/un devoir. Ce serait oublier que, selon les chiffres de Swissinfo, 80 à 90 % de la population suisse est favorable au don. Voter oui, c’est adapter le système à l’écrasante majorité. 

Un autre contre-argument avancé souligne que la mesure seule n’est pas satisfaisante puisque les proches seront toujours contacté·e·x·s et que ces dernier·ère·x·s se prononcent, la plupart du temps, défavorables au prélèvement. C’est un point valide à prendre en compte. Les autorités sont tenues de lancer le dialogue sur le don d’organes à large échelle. Informer c’est favoriser la solidarité ! 

Si ces considérations sont à prendre en compte elles ne sauraient constituer une raison valide de s’opposer à cette loi. Rappelons que la Suisse présente un taux de don d’organes particulièrement faible et que chaque semaine des patient·e·x·s meurent dans l’attente d’une transplantation.

Clément Bindschaedler