Apartheid Free Zone partout

Si l’occupation et la colonisation se poursuivent tous les jours dans un silence complice, la lutte se poursuit, là-bas et ici. Des militant·e·s d’Apartheid Free Zone Genève (AFZ) préparent deux jours d’événements à l’Usine.

Illustration avec un kéfié et le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie

Le retour au pouvoir de Netanyahou et l’intervention meurtrière de l’armée israélienne à Jénine ont fait réapparaître la Palestine sur le devant de la scène. 

Une situation catastrophique

La ligne de son gouvernement a été twitté par Netanyahou : « Le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur la terre d’Israël. Mon gouvernement développera l’implantation partout, y compris en Judée-Samarie. » La composition de son gouvernement s’y conforme : deux hommes politiques d’extrême droite sont en charge des territoires occupés, c’est-à-dire, de gérer la vie quotidienne des Palestinien·ne·s et de la sécurité nationale ! 

Si ce nouveau gouvernement inquiète, les militant·e·s d’AFZ rappellent que le précédent, considéré « centriste » par les médias, était déjà responsable de plus de 200 morts palestiniennes en 2022, de la multiplication par trois des violences des colons, de 2409 détentions administratives, mais aussi de centaines d’expulsions de maisons palestiniennes ainsi que de l’extension des colonies. Depuis le 1er janvier, 30 Palestinien·ne·s, dont des enfants, sont mort·e·s dans des attaques de l’armée israélienne ou de colons. 

Si sur le terrain, la situation devient dramatique, au niveau international, la reconnaissance d’un régime d’apartheid en Israël se renforce. Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem, Yesh Din ainsi que Michael Lynk, rapporteur spécial de l’ONU, confirment ce que les Palestinien·ne·s disent depuis des années : l’Etat d’Israël pratique une politique d’apartheid. 

Des avancées importantes mais pas encore traduites en sanctions

À Genève, le collectif AFZ sait que la pression de la société civile est vitale pour que les gouvernements, les institutions et les entreprises prennent des sanctions pour mettre fin à l’apartheid israélien. C’est pourquoi la campagne internationale AFZ encourage une solidarité effective avec le peuple palestinien par la création d’un réseau d’espaces ou de collectifs qui se déclarent Apartheid Free Zone. 

La campagne AFZ apporte une réponse à ce que l’on peut faire « ici » pour soutenir la lutte du peuple palestinien. Tout local (café, salle de spectacle…), organisation (syndicat, mouvement de jeunesse, association, coopérative…) ou institution (commune, région…) peut signer la charte d’AFZ et s’engager concrètement à rendre visible le quotidien d’apartheid vécu par les Palestinien·ne·s sous la forme d’actions d’information, de boycott ou d’interpellation de gouvernements ou d’entreprises. 

Un syndicat étudiant pourra par exemple échanger sur les contraintes quotidiennes pour se rendre en cours en Palestine occupée et sur l’absence de perspectives à la sortie de l’université. Informé, ce syndicat pourrait alors lancer une campagne pour que les universités n’achètent plus de matériel informatique HP, compagnie complice de l’apartheid israélien. 

En parallèle, la multiplication de ces « zones sans apartheid » permet la création d’un réseau capable de réagir rapidement à des campagnes contre des entreprises complices comme Puma ou AXA ou à des événements comme la venue à Genève de l’équipe de foot israélienne…

L’Usine se labellise AFZ et le fait savoir

Haut lieu de la nuit alternative genevoise, l’Usine et ses nombreux espaces ont rejoint la campagne. Un premier événement festif et militant est déjà programmé les 3 et 4 mars prochains. Ce festival permettra de s’informer via des films, des œuvres ou des conférences sur la situation en Palestine, mais aussi de faire vivre la culture palestinienne, de la dabkeh, la danse traditionnelle, à El Far3i, véritable ovni palestinien de la planète rap en passant par le ponte de la scène musicale underground, ODDZ de Ramallah. Le tout en coproduction avec la participation d’artistes locaux·ales comme La Gale, Doracell ou Reda Saiarh. 

Avec cet événement et l’expérience de leurs 80 AFZ, les militant·e·s genevois·e·s visent aussi à étendre la campagne à d’autres cantons. À ce titre, les cinq AFZ à Lausanne et la première à Fribourg sont clairement de bon augure !

Thomas Vachetta d’après une discussion avec des militant·e·s d’AFZ Genève

Programme

VE 3 MARS
23h Le Zoo ODDZ (Ramallah/Palestine), DJ set
SA 4 MARS
14h — 20h Forde Textes et vidéos d’artistes sur la situation palestinienne
Crache-papier Sérigraphie live et de vente d’affiches en lien avec la Palestine
14h Le Zoo Atelier de danse dabkeh
15h Spoutnik Ici et ailleurs, film d’Anne-Marie Miéville, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin
16h30L’atelier L’impact mondial de la technologie de surveillance israélienne
Conférence-débat par BDS Genève
18h30 Spoutnik La mémoire fertile, film de Michel Khleifi
20h Makhno Repas palestinien
Doracell et Reda Saiarh (concerts)
21h Kalvingrad El Far3i (Palestine/Jordanie), live
Tammam (Syrie), live
La Gale (Lausanne) + Bobby & Zinz (Genève) + Dr. Koul (Genève), live
Pekodjinn (Genève), DJ-set