1.07.2021

Dialogue avec Silvia Federici

Silvia Federici est une écrivaine, professeur et militante féministe italo-américaine. Dans ses ouvrages, elle analyse le travail de reproduction et de soins réalisé gratuitement par les femmes comme l’un des fondements du capitalisme. Dans les années 1970, elle a été l’une des forces motrices des campagnes féministes pour une rémunération du travail domestique gratuit exécuté par les femmes. Dans les années 1980, elle a travaillé pendant plusieurs années comme enseignante au Nigeria. Ces deux trajectoires convergent dans deux de ses œuvres les plus connues : «Caliban et la sorcière : femmes, corps et accumulation originelle» (2004) et «Révolution à Ground Zero : travail domestique, reproduction et luttes féministes» (2013). Elle est actuellement professeur émérite à l’université Hofstra de New York. Dans ses travaux, Federici analyse le capitalisme et le travail salarié et reproductif dans une perspective de genre et souligne le fait que le corps des femmes est la dernière frontière du capitalisme. L’une des thèses majeures de Silvia Federici est que la transition entre féodalisme et capitalisme s’est effectuée par l’exploitation du corps des femmes, en transformant notamment l’utérus en machine non plus de reproduction mais de production de l’accumulation de travail. Elle entend donc opérer une lecture féministe de Marx, en proposant comme source de l’activité capitaliste le travail non rémunéré des femmes au foyer et le contrôle de leur procréation. Silvia Federici nous dit: «Une perspective féministe est importante, précisément parce qu’elle se concentre sur ce qui est fondamental s’agissant des objectifs ou des conditions de la lutte: le changement qui s’opère, partout dans le monde, au niveau de la reproduction de la vie quotidienne, c’est-à-dire la reproduction sociale comme la reproduction domestique. La reproduction de la vie inclut en effet le travail domestique, la sexualité, l’affectivité, mais aussi l’environnement, la nature, la campagne, l’agriculture, la culture, l’éducation… Le féminisme touche à une gamme très variée de thématiques qui sont liées à la reproduction de la vie et se trouvent au fondement de tout changement social, à la racine de toute lutte. Il ne saurait y avoir de lutte victorieuse sans un changement de ces aspects les plus existentiels de la vie.» Nous vous invitons à venir dialoguer avec elle de tout ceci (et bien plus encore!) ce mercredi 30 juin à 20h00 en ligne sur YouTube et Facebook. Nous comptons sur votre présence virtuelle nombreuse !

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