Un pas en avant pour l’éligibilité des immigrés

Un pas en avant pour l’éligibilité des immigrés

L ’initiative cantonale «pas de démocratie au
rabais», lancée par les Colonies libres italiennes et
solidaritéS et soutenue par toute la gauche et les associations
d’immigré-e-s était soumise au vote du peule le 17
juin. Elle demandait le droit d’éligibilité pour
toutes celles et ceux qui ont le droit de vote,
c’est-à-dire dans le canton de Neuchâtel, le droit
de vote communal et cantonal pour les porteurs d’un permis C (de
5 à 10 ans de résidence selon l’origine).

Le dépôt de l’initiative avait permis
d’obtenir au Parlement une modification de la loi cantonale, par
l’introduction d’un article accordant
l’éligibilité aux immigré-e-s sur le plan
communal. Cette modification de loi, combattue par un
référendum de l’UDC et des Libéraux
était également soumise au vote. Dans les urnes, les
électrices et électeurs ont approuvé la nouvelle
loi cantonale intégrant le droit
d’éligibilité au niveau communal par 55% des voix,
mettant en échec la coalition Libéral-UDC. Par contre
l’initiative, plus ambitieuse, a échoué, soutenue
par 41% des votant-e-s. La question des droits des immigré-e-s,
de leur intégration dans la société, interroge la
société suisse depuis la fondation de la
Confédération helvétique au 19e siècle. Les
partis et mouvements nationalistes et xénophobes
n’arrêtent pas depuis lors de l’agiter pour se
créer une base électorale et tenter d’enterrer les
questions sociales. Il n’est dès lors pas étonnant
que le Parti libéral se soit engagé dans un combat
référendaire contre l’intégration et les
droits des immigrés. Regroupant les royalistes défaits,
c’est déjà ce parti qui, au 19esiècle, avait
combattu le droit de vote des immigrés, introduit par la
république.

Pour nous qui avons mené campagne avec le comité
«Oui à l’intégration, Oui à
l’éligibilité» pour un double OUI, il est
clair que sans l’initiative, nous n’aurions pas obtenu ce
premier succès d’un droit
d’éligibilité au niveau communal. Mais surtout,
c’est la première fois qu’un élargissement
des droits démocratiques des immigrés est obtenu par un
vote populaire. C’est la première fois que s’inverse
la logique initiée notamment par l’initiative
Schwarzenbach qui, on s’en souvient, avait failli passer en juin
1970, alors qu’elle exigeait un renvoi massif des
immigré-e-s.

Suisses et immigrés constituent le monde du travail
d’aujourd’hui et de demain; notre lutte commune est la base
nécessaire pour gagner les batailles sociales à venir. Au
printemps prochain ont lieu les élections communales dans le
canton. Les immigré-e-s, en se portant sur les listes,
montreront qu’ils sont aussi notre société.

Henri Vuillomenet


           
           
              
OUI         NON
Eligibilité communale     54.5%     45.5%
Eligibilité communale
et cantonale            
        40.9%     59.1%