Spéculer sur l’électricité? Non merci !

Spéculer sur l’électricité? Non merci !


Dans notre dernier numéro nous appelions au lancement du référendum contre la Loi sur le marché de l’électricité (LME), mettant l’accent dans notre dossier sur les affres dans lesquelles se débat toujours une Californie subissant de plein fouet les menaces de coupures de courant et les prix spéculatifs de l’électricité dus à la dérégulation électrique initiée en 1996.


Pierre Vanek


Les commentateurs libéraux helvétiques s’empressent ces jours de nous expliquer que la Californie n’est pas la Suisse, que c’est un cas «bien particulier», et que – sommes toutes – si la sixième économie du monde tremble sur ses bases …électriques, ça ne devrait pas nous inquiéter parce que nos dérégulateurs à nous «ont su y faire» alors que les auteurs des lois californiennes (votées à l’unanimité par leur chambre des représentants!) n’étaient – semble-t-il – que de piteux amateurs.


C’est parti !


Plus sérieusement relevons que le référendum est maintenant lancé sous le label (en français) de: «Spéculer sur l’électricité? Non merci!» Les soutiens divers – non seulement de personnes mais d’organisations – se multiplient. A Genève, au cours de la semaine passée par exemple: ContrAtom, la Coordination-énergie (qui rassemble de manière informelle d’autres antinucléaires locaux: WWF, SPE, élu-e-s gauche et verts…) et la Communauté Genevoise d’Action Syndicale (CGAS) ont décidé formellement de leur appui au référendum.


attac – à l’échelle suisse – mais aussi au niveau de plusieurs cantons, s’est également engagé dans le sens d’un soutien au référendum. Nationalement, le comité directeur du Syndicat de la communication a pris position – lui-aussi – en faveur du lancement du référendum contre la LME.


Mais surtout, lors de son assemblée de délégué-e-s de samedi le SSP/Vpod a pris – à l’unanimité et à l’issue d’un débat contradictoire, dont la NZZ nous assure qu’il a été d’un «remarquablement haut niveau», opposant des partisans du référendum (dont N. Scherr v. p. 33) et tenants de la libéralisation proposée (dont R. Rechsteiner v. p. 34) – la décision de s’engager dans la bataille référendaire. Ceci sans attendre la détermination de la FTMH qui se prononcera ultérieurement.


Rappelons à ce propos que les délégué-e-s de branche de la FTMH ont pris position pour un référendum le 19 décembre et que le dernier Congrès de ce syndicat, en octobre à Fribourg, avait voté une résolution critique par rapport à la libéralisation…


Aujourd’hui, au-delà des la liste des soutiens qui s’allonge, l’heure est avant tout au démarrage de la récolte de signatures. Un premier tour de table estimatif des prévisions/engagements des participant-e-s à la réunion du 11 janvier du comité référendaire à Berne a porté sur une trentaine de milliers de signatures. C’est bien, mais c’est évidemment encore insuffisant (puisqu’au final le 7 avril il en faudra près du double!) et surtout …ce ne sont bien sûr pour le moment que des signatures virtuelles.


Il faut donc se mettre au travail et lancer la récolte, sans se faire d’illusions: ce sont des militant-e-s, dans la rue et sur leurs lieux de travail, qui feront l’essentiel du boulot…