Oui à plus d'égalité, à plus de droits à la solidarité internationale

Immigré-e-s – Ecole – Europe


OUI à plus d’égalité, à plus de droits, à la solidarité internationale

Le week-end dernier les électeurs/trices du Tessin ont plébiscité l’école publique contre l’attaque néolibérale visant à lui porter un coup des plus rudes à travers un système proposé de «chèques» conduisant au financement public des écoles privées. Bravo ! Au Tessin justement, comme dans des pays scandinaves, l’hétérogénéité de l’Ecole moyenne est une réalité de vieille date…


A Genève, l’hétérogénéité de la 7e année du Cycle d’Orientation fait débat et sera adoptée ou non le 4 mars. Or ce sont ceux là même qui ont déjà attaqué les budgets scolaires et fait monter les effectifs par classe qui s’opposent à la 7e hétérogène. Ils veulent maintenir et renforcer la sélection scolaire précoce et – de fait – nier le rôle même du Cycle …d’Orientation.
Qu’on ne s’y trompe pas: la victoire des référendaires de l’Entente, défenseurs de la sélection précoce, ne signifierait pas «simplement» le renoncement à un pas en avant utile ou même nécessaire. Il représenterait un recul réel de l’offre éducative et un renforcement du fossé entre filières, qui n’a pas sa place au C.O.


Rappelons que, contrai-rement aux allégations propagées ces temps par la droite genevoise, An-dré Chavanne avait très logiquement repris de son prédécesseur radical Borel l’idée d’un tronc commun initial en 7e. Il avait dû y renoncer en 1962, pour éviter le naufrage de l’ensemble du projet de C.O. face à la levée de boucliers des syndicats patronaux notamment.
Près de 40 ans plus tard, il s’agit de savoir à qui on donnera raison à André Chavanne et à la lutte pour une école plus démocratique, ou aux syndicats patronaux …dont est issue Martine Brunschwig Graf.


L’autre enjeu cantonal important du 4 mars est constitué par les droits démocratiques (certes réduits à la portion congrue communale) qu’on reconnaîtra ou pas aux immigré-e-s résidant dans notre Canton.


Là aussi les milieux patronaux appellent – sous des prétextes divers et incongrusa- à un NON sec et sonnant en cherchant à souffler sur les braises de vieux réflexes xénophobes et d’extrême droite. C’est normal: la démocratie s’arrête où commence le pouvoir du capital et tout élargissement de la démocratie est -apotentiellement – un affaiblissement du règne sans partage de celui-ci.


Ainsi, au-delà de la portée concrète de la modification constitutionnelle, l’importance symbolique du pas en avant possible est considérable. Ce serait réaffirmer que les citoyen-ne-s ont des droits, des droits humains qui ne découlent pas de la couleur d’un passeport ou de la lettre sur un permis de séjour! Ce serait reconnaître ces droits, ne serait-ce que partiellement à des dizaines de milliers de travailleurs/euses dans ce canton.


Or, qu’on ne s’y trompe pas, les droits démocratiques sont attaqués aujourd’hui: par exemple par les prestidigitateurs néolibéraux qui veulent remplacer des décisions citoyennes, par la pseudo-démocratie du porte-monnaie et du marché. C’est le cas de nombre de défenseurs de cette LME que nous combattons par référendum ces jours.
Les droits humains les plus élémentaires sont, eux aussi, sous pression dans notre canton, où l’on voit un secrétaire du Département de justice et police défendre son boss Gérard Ramseyer, après que celui-ci se soit adjugé le «droit» d’interdire une grève de la faim de Turcs et Kurdes, solidaires de leurs camarades emprisonnés, en affirmant qu’il ne serait «pas un thuriféraire de la liberté d’expression». On en serre les poings de rage.


La grève de la faim en question aura quand même lieu …devant le parlement européen à Strasbourg ! Ce qui nous permet de rappeler notre OUI critique à l’adhésion à l’Union Européenne, qui constitue avant tout un OUI qui nous engage dans le sens de la participation à l’émergence d’un front international des luttes sociales menées par «ceux d’en bas» contre les orientations du capitalisme néolibéral dominant à l’échelle du continent…


Pierre Vanek