Ils en font... un cinéma!

Ils en font… un cinéma!


Le 7ème Art n’est pas le mieux servi en matière de subvention à la Ville de Genève: la création
cinématographique reçoit 450 000.- frs pour un budget de la culture de 170 millions!


Daniel Künzi


Les quelques cinquante compagnies
théâtrales indépendantes reçoivent elles
aussi une somme équivalente,
comme les fanfares qui reçoivent
600’000.-frs.


Par contre, le «couple» OSR-Grand
Théâtre est heureux, il reçoit entre 40
et 50 millions, la part du lion. Pourquoi
une telle disproportion entre les
milieux qui créent et ceux qui se
vouent à faire revivre les œuvres, du
passé? Peut-être parce que les spectacles
du Grand Théâtre sont parfaitement
digestes pour un spectateur de la
rue des Granges; alors qu’un film sur
les dockers de Genova, d’Alain Tanner,
pose des problèmes qui peuvent
provoquer quelques aigreurs à un estomac
délicat! Peut-être…


Par contre, il est de l’ordre de la certitude
que le film sur Jean Ziegler Le
bonheur d’être suisse
, avait créé des
vagues à Berne. Les conseillers nationaux
supprimèrent un million de
francs au budget du cinéma en guise
de punition.


Aujourd’hui, dans une Genève gouvernée
par l’Alternative, les milieux
du cinéma sont décidés, non plus seulement
à présenter leurs films, mais à
rendre visible leurs revendications:
1% du budget culturel de la Ville pour
la création cinématographique!


Une leçon de démocratie
participative


La première leçon à retenir en matière
de démocratie participative peut
se résumer en peu de mots: on discute
de nos problèmes, on se réunit, et on
lutte ensemble! Les milieux du cinéma
ont lancé un Appel à la Ville de
Genève pour faire connaître leurs revendications;
il a été déposé le 13 novembre,
muni d’une soixantaine de signatures.
Dans l’immédiat, nous demandons
un doublement de la subvention
dédiée à la création cinématographique
pour l’année prochaine:
800 000.-frs. La balle est maintenant
dans le camp de la Ville.


Cette initiative a donné quelques
idées au milieu du théâtre. L’organisme
BASIS, qui fédère une quarantaine
de troupes, revendique que leur
subvention soit également revue à la
hausse, passant de 600’000.-frs à
900’000.-frs.


Il serait bon d’insuffler une bonne
dose de démocratie participative dans
le secteur de la culture à Genève:
quelles priorités, avec quels moyens?
Discuter aussi avec la population, une
autre culture parce qu’un autre monde
est possible
?