Enseignement neuchâtelois: rien de bon en vue!

Enseignement neuchâtelois: rien de bon en vue!

La législature 2005-2009 n’aura pas seulement
été celle des réductions drastiques des
prestations sociales dans le canton, mais aussi celles où le
personnel de l’Etat aura connu des années plus difficiles.
Dans le domaine scolaire, dès 2006, étaient
appliquées plusieurs mesures d’économies qui se
sont notamment traduites par une augmentation des effectifs par classe
et la remise en cause de toute une série de soutiens et de
mesures de prévention dont bénéficiaient
jusque-là les élèves (suppression des
dédoublements des classes de français, diminution des
subsides  et des prestations en orthophonie et en psychologie
scolaire, etc.).

Cette année, le SSP (Syndicat des services publics) et le SAEN
(Syndicat autonome des  enseignants neuchâtelois) avaient
négocié une «rallonge» de 1,1 millions
à rajouter au budget éducation 2009 afin de
réduire un peu l’impact négatif des mesures
d’économie sur les conditions de travail et la
qualité de l’enseignement.

Il était aussi reconnu par l’Etat que les discriminations
subies par les maîtres de pratique de la section
préprofessionnelle, et dénoncées par le SSP
depuis plus de 10 ans, devaient enfin être un peu
corrigées. De février à mai 2008, le DECS
(Département de l’enseignement, de la culture et des
sports) a négocié avec le syndicat une sortie partielle
des mesures d’économie.

Mais fin septembre, coup de théâtre. Sylvie Perrinjaquet,
conseillère d’Etat en charge de l’éducation,
écrit aux syndicats pour remettre en cause cet accord:
«Les difficultés conséquentes liées à
l’élaboration du budget 2009 n’offrent pas au
Conseil d’Etat une marge de manœuvre suffisante pour entrer
en matière dans l’immédiat.»

Ces trois dernières années, les comptes du DECS ont
régulièrement affiché un surplus de plusieurs
millions sur des budgets éducation pourtant
régulièrement revus à la baisse: une
amélioration de plus de 18 millions au profit de l’Etat,
et il n’y aurait aujourd’hui pas 1,1 million à
disposition pour respecter l’accord négocié? De qui
se moque-t-on?

Dépités, les syndicats ont lancé une
pétition «Non à la remise en cause
unilatérale de l’accord négocié entre le
DECS et les syndicats SSP et SAEN!» Mais pour faire entendre
raison aux autorités cantonales, il faudrait sans doute bien
plus qu’une simple pétition. Les syndicats sont-ils
prêts à descendre dans la rue après toutes ces
années de dégradations des conditions de travail sans
véritables réactions?

Henri Vuilliomenet

La médiathèque de Neuchâtel: morte et enterrée!

Pétition des syndicats, manif des enseignant-e-es dans la cour
de Château, motion populaire expliquant pourquoi il faut
maintenir des médiathèques de proximité,
recommandation POPVertsSol: rien n’y a fait.

Avec la bénédiction de la majorité des
députés socialistes et toute la droite unie, le Grand
Conseil a décidé de supprimer dans le bas du canton cet
outil indispensable pour les enseignant-e-s.

En 2007, cette médiathèque de proximité avait
coûté 1.- par semaine par usager-e. Une belle
économie en perspective… à moins que ce ne soit une
pièce d’un puzzle ridicule censé prouver à
«ceux du Haut» que le «Bas» n’est pas
toujours privilégié. Absurde manière
d’aménager le territoire et de «servir» la
population dans ce canton!

La liste des acquis perdus s’allonge…

Le Grand Conseil vient d’accepter l’abandon de la
gratuité générale des prestations de l’OROSP
(orientation scolaire et professionnelle). La majorité des
député-e-s du PS préférant suivre le
Conseil d’Etat, l’amendement proposé par POPVertsSol
pour le maintien de la gratuité a été
refusé.Tout ne sera pas payant, bien sûr, mais la porte
aux prestations payantes en matière d’orientation et
d’insertion professionnelle est maintenant ouverte. Le service
public se dégrade.

Marianne Ebel