solidaritéS s’impose la parité HOMMES•FEMMES à la Constituante genevoise

solidaritéS s’impose la parité HOMMES•FEMMES à la Constituante genevoise

La Constituante
du canton de Genève, élue le 19 octobre dernier, ne
comptait que 14 femmes pour 80 sièges, marquant un recul
inacceptable de la représentation des femmes. Notre mouvement
vise certes à développer des dispositifs institutionnels
qui favorisent la parité, non seulement sur les listes de
candidat-e-s, mais aussi parmi les élu-e-s. Mais dans
l’immédiat également, nous avons
décidé de ne pas baisser la tête devant un
résultat aussi choquant, en particulier en ce qui concerne les
élu-e-s sur notre propre liste.

Comment aurions nous pu en effet admettre sans autre qu’une liste
strictement paritaire comme la nôtre qui a fait de
l’égalité entre les sexes un cheval de bataille et
un argument important de campagne, débouche sur
l’élection de quatre hommes pour quatre sièges… A
situation exceptionnelle, il fallait donner des réponses
exceptionnelles ! C’est le résultat du débat et des
décisions de notre Assemblée générale du
lundi 17 novembre.

Suite à ces décisions, plutôt que 4 hommes, ce
sont… 2 hommes et 2 femmes qui siégeront à la
gauche de la gauche de la Constituante et qui forment désormais
le groupe de solidaritéS dans cette assemblée, qui a tenu
sa séance constitutive ce 20 novembre.

Concrètement, deux élus masculins se sont retirés:
Il s’agit de Pierre VANEK et de Gilles GODINAT. Ceci a fait
échoir un mandat à Jocelyne HALLER qui l’a
accepté. Les deux hommes «viennent ensuite», Jean
BATOU et Dominique ZIEGLER, ont aussi renoncé à assumer
leur mandat, comme aussi – pour des raisons personnelles la
«vient ensuite» Shirin HATAM – le quatrième
siège de notre groupe échoit donc à Claire
MARTENOT qui a accepté cette charge.

Au final, notre groupe d’élu-e-s à la constituante se compose donc de nos camarades suivants:

Nils DE DARDEL
Michel  DUCOMMUN
JOCELYNE HALLER
Claire MARTENOT.

Cet apport de nos deux camarades fait monter le pourcentage des femmes
dans l’Assemblée de 17,5 à 20%. Si le PS – pour ne
parler que d’un parti qui proclame son engagement en faveur de la
parité, faisait de même on pourrait dépasser les 25
% de femmes… Mais la question ne se pose apparemment pas.

Nous sommes conscients que la décision collective que nous avons
prise dans ce sens en AG du mouvement – après de nombreux
débats, dans la Coordination de
solidaritéS-Genève, parmi les candidat-e-s à la
Constituante et dans le groupe de travail qui a porté notre
campagne au quotidien – comporte des inconvénients.

•     Tout d’abord, certains et certaines
nous reprochent de «manquer de respect à
l’égard des électeurs-trices». C’est un
problème qu’on doit reconnaître, mais l’on
peut répondre qu’il est absurde de faire semblant de
croire qu’il y ait eu une quelconque «volonté
populaire» des citoyen-ne-s de Genève d’élire
une assemblée comportant 17,5 % de femmes seulement, ou –
plus invraisemblable encore – que les électeurs-trices de
solidaritéS aient eu une quelconque volonté, collective
ou individuelle, d’élire un groupe à 100% masculin.

En outre, certains des élu-e-s bourgeois qui ont formulé
le plus haut cette critique sont des Tartuffes. En effet, ils-elles se
sont fort bien accommodés du fait que pendant toute une
législature, la gauche combative et la «volonté de
ses électeurs-trices» n’ait pas eu droit de
cité sur les bancs du Grand conseil, à cause du quorum
anti-démocratique à 7%. Ils se sont répartis sans
scrupules nos sièges, représentant des milliers de voix
détournées et ça ne leur a causé aucune
problème de conscience!

•     D’autres nous ont fait valoir que nous
aurions dû annoncer, à l’avance, que, si
nécessaire, certains hommes pourraient se retirer en faveur de
femmes après l’élection. Peut-être, mais si
c’est facile de raisonner ainsi a posteriori, nous ne pouvions
guère prévoir ce résultat. Dans d’autres
assemblées «législatives», par exemple le
Conseil municipal de la Ville de Genève, nous sommes
représentés majoritairement par des femmes.

• Enfin, un certain nombre de femmes, y compris dans nos propres
rangs, ont estimé que le retrait des hommes en faveur de femmes
pouvait avoir quelque chose de «condescendant».

Toutes ces critiques sont compréhensibles, même si on
pourrait y apporter nombre de réponses, que nous ne
développerons pas ici, mais elles ont en commun un défaut
rédhibitoire: celui si elles avaient été suivies,
de nous conduire à ne rien faire et à ne pas
réagir, aujourd’hui…

Pour l’avenir, en particulier pour les élections au Grand
Conseil l’an prochain, cette expérience doit nous conduire
à un renforcement de notre engagement, concret et dans la
durée, à tout faire pour que soit élue une
députation de gauche combative qui comporte autant de femmes que
d’hommes! Nous y travaillerons…

Enfin, signalons que lors de la séance constitutive de la
constituante c’est notre camarade Jocelyne Haller qui a fait la
déclaration générale initiale pour notre groupe.
Extrait:

«Ce sont les diktats du profit
privé qui mettent en cause le bien-être de la
majorité. Nous pensons qu’il faut sortir de cette logique
mortifère en défendant un projet socialiste,
féministe et écologiste, fondé sur une
réelle démocratie politique et économique.




L’appropriation et la gestion
sociales des principales richesses peuvent seules – à
terme – garantir la satisfaction des besoins de tous et toutes,
promouvoir l’égalité et lutter contre les
discriminations, en particulier à l’égard des
femmes. L’engagement écologiste est, dans le même
sens, une question de vie ou de mort: il exige une solidarité
planétaire, y compris avec les générations
futures, et implique aussi une rupture radicale avec l’ordre
économique actuel.




Voilà, Mesdames et Messieurs, les convictions qui fonderont nos interventions, ici comme ailleurs !»

Pierre Vanek