Ils veulent nous faire payer leur crise… réagissons!

Ils veulent nous faire payer leur crise… réagissons!

Depuis un an, la crise financière et économique affiche
au grand jour toutes les contradictions d’un système
fondé sur l’exploitation des
salarié·e·s et le pillage des ressources
naturelles, au profit d’une minorité de
privilégiés. Débloquer en quelques semaines plus
de 65 milliards de francs pour « sauver »
l’UBS n’est toutefois pas un problème pour le
Conseil fédéral… Rappelons que Marcel Ospel,
à la tête de l’UBS a touché 46 millions de
bonus depuis 2005. En 2006, sa rémunération
s’élevait à près de 72 852 francs par
jour, week-ends compris !

    Qu’en est-il lorsqu’il s’agit de
« sauver » de la pauvreté des
retraité·e·s dont les rentes du 2e pilier risquent
d’être réduites de 10 % d’ici 2015, si
la révision de la loi sur la prévoyance professionnelle
votée par les Chambres fédérales devait passer le
cap de la votation populaire ?

    Qu’en est-il lorsqu’il s’agit de
« sauver » du chômage des dizaines de
milliers de jeunes qui ne trouvent pas de premier emploi, dès
lors que l’augmentation du chômage des jeunes a
été de 38,5 % de mars 2008 à mars 2009,
sans parler du manque criant de places d’apprentissage ?
    Qu’en est-il lorsqu’il s’agit de
sauver des emplois dans des entreprises qui ont réalisé
de juteux bénéfices, sans parler des avantages fiscaux
aux gros actionnaires ?

    Nous sommes au coeur d’une gigantesque crise
sociale, écologique, climatique, alimentaire,
énergétique, provoquée par ce système
capitaliste, et les privilégiés du monde ne songent
qu’à rétablir les profits de leurs banques et les
leurs.

Deux poids, deux mesures… On ne prête qu’aux riches !

De quelle démocratie parle-t-on lorsque les gouvernements des
pays capitalistes décrètent des « plans de
relance » pour des milliers de milliards de dollars en
faveur de sociétés qui licencient à tour de bras,
sans même consulter les plus touché·e·s,
à savoir les salarié·e·s de ces
secteurs ? Une démocratie qui s’arrête
à la porte des lieux de travail…
    Après vingt-cinq ans de capitalisme
décomplexé, quel bilan peut-on tirer du point de vue de
l’écrasante majorité de la population ?

Une réduction des protections sociales…

Une diminution des prestations sociales pour les
chômeurs·euses et les personnes à l’AI. Un 2e
pilier pour lequel chacun-e cotise, mais dont les plus jeunes ne
verront peut-être jamais la couleur. Une assurance maladie dont
les primes prennent l’ascenseur (hausses de 10 à
15 % annoncées pour 2010 !) et grèvent
fortement nos budgets. Sans parler du projet antisocial de
« taxe de consultation » de 30 fr., mis en
avant récemment par Pascal Couchepin.

Une précarisation sans fin de l’emploi…

Des emplois de plus en plus précaires et mal payés (le
travail temporaire a crû de 60 % de 2004 à 2006 ;
il a même quadruplé en Suisse depuis 1993), mais aussi des
menaces de délocalisation, ont permis de justifier un recul des
salaires réels, en particulier pour les moins bien lotis. Ce
sont très souvent les femmes qui ont été les plus
touchées : hausse massive du temps partiel contraint et
du travail sur appel.

Des conditions de travail dégradées…

Des horaires plus irréguliers (travail de nuit, en
équipe) et une augmentation des maladies liées au travail
et au mobbing: stress, dépression, troubles
musculo-squelettiques, etc. Selon une récente enquête, en
Suisse, 31 % des personnes actives affirment que leur travail
porte atteinte à leur santé, 19 % déclarent
avoir été absents pour des raisons de santé au
cours des 12 mois précédents. Le travail nuit à la
santé…

Des inégalités croissantes…

Des PDG et des actionnaires qui s’accordent des salaires et des
dividendes pharaoniques, jusqu’à 500 fois le salaire
d’un travailleur de leur société. Sans parler des
licenciements massif au sein d’entreprises faisant des
bénéfices au nom de la rentabilité…
Toujours plus pour le capital, toujours moins pour le travail !

Des divisions entretenues…

Des salarié·e·s privés des droits les plus
élémentaires reconnus dans la plupart des pays
européens (protection élémentaire contre les
licenciements, salaire minimum légal, etc.), de plus en plus
livrés pieds et poings liés à la concurrence que
se font les patrons. Une situation qui les incite à se diviser
entre Suisses et étrangers, Européens et non
Européens, stables et précaires, détenteurs de
permis et sans permis, femmes et hommes, etc., au lieu de se battre
ensemble pour leurs droits.

Extrait du tract distribué par solidaritéS dans les cantons du Genève, Neuchâtel et Vaud.


Au «plan de sauvetage» de l’UBS, opposons un
«plan de sauvetage» de nos emplois, de nos revenus et de
notre cadre de vie

• Interdiction des licenciements dans les entreprises qui
font des bénéfices. Aucun licenciement sans reclassement
préalable à des conditions équivalentes.
• Salaire minimum de 4 000 francs net pour toutes et tous 13 fois par an.
• Retraites décentes, intégration du 2e
pilier à l’AVS avec respect des droits acquis et
développement d’un système fondé sur la
répartition et la solidarité
intergénérationnelle.
• Réduction du temps du travail :
semaine de 35 heures sans perte de gain.
• Assurance maladie unique, avec des cotisations en fonction du salaire.
• Impôt de crise sur les grosses fortunes et les
bénéfices des entreprises pour financer la
création d’emplois publics d’utilité sociale
et écologique. Le « plan de
sauvetage » mis en place pour l’UBS permettrait
à lui seul de financer 65 000 emplois sur dix ans !
• Nationalisation des banques au sein d’un seul
pôle de services bancaires, géré
démocratiquement par les employé·e·s et les
usagers·ères.