Combattre les injustices au lieu de chasser les pirates

Combattre les injustices au lieu de chasser les pirates

Le Conseil fédéral veut envoyer des soldats dans le golfe
d’Aden. Au lieu de contribuer à la militarisation des
mers, il serait mieux avisé de s’attaquer aux causes
sociales et politiques aux origines de la piraterie. […]

    La Somalie est déchirée par des
guerres civiles, dominée en grande partie par des seigneurs de
guerre et économiquement aux abois. La faim et une
pauvreté extrême sont  le quotidien de la population.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Pendant longtemps
les réserves en poissons des côtes somaliennes offraient
une base de subsistance suffisante pour une part importante de la
population. L’écroulement du dernier gouvernement en
état de fonctionner à entraîné la fin des
activités de la garde côtière. Dès lors, des
entreprises de pêche européennes et asiatiques ont
vidé de manière illégale les eaux somaliennes de
leurs poissons. Cette « pêche de
piraterie » à l’échelle industrielle a
enlevé les bases de subsistance aux pêcheurs somaliens et
a poussé certains d’entre eux à la piraterie. […]

    De plus, ces dernières années les eaux
côtières somaliennes ont été
utilisées par des entreprises européennes comme
décharge illégale pour déchets toxiques
industriels (déchets spéciaux radioactifs et chimiques,
métaux lourds). Des entreprises suisses ont participé
à ces activités scandaleuses. Le Tsunami de
décembre 2004 a rejeté des tonnes de substances toxiques
sur les plages somaliennes. En polluant les côtes somaliennes au
lieu d’éliminer correctement leurs déchets
toxiques, ces entreprises ont économisé
énormément d’argent sur le dos de la population
somalienne.

    La Somalie a un besoin beaucoup plus urgent
d’aide civile pour résoudre les problèmes sociaux
et politiques. La Suisse doit se concentrer sur la solution des causes
de la piraterie au lieu de promouvoir la militarisation des mers et de
sa politique extérieure.


Jo Lang (GSsA, cons. national Alternative socialiste verte, ZG)