CEVA: NON à la démagogie populiste antifrontaliers et OUI aux transports en commun

CEVA: NON à la démagogie populiste antifrontaliers et OUI aux transports en commun

Genève est un canton
frontalier. Avec les communes voisines du canton de Vaud, de la
Haute-Savoie et de l’Ain, il forme une agglomération de
900 000 habitant-e-s qui partagent les mêmes problèmes de
logement, de transport, d’environnement, de travail…

Ensemble, face aux divisions instrumentalisées par
l’extrême droite populiste, nous devons nous battre pour
défendre nos intérêts qui sont ceux du plus grand
nombre. Parmi les revendications dans ce sens, l’une de celles
mises en avant dans le cadre de la manif genevoise contre le racisme
antifrontaliers du 8 octobre que nous avons impulsée, est celle
d’« un système de transports publics efficace
et non polluant, qui garantisse une réduction massive des
émissions de gaz à effets de serre, du trafic
motorisé privé, de la pollution et du
bruit. »

    Notre soutien au CEVA, la liaison ferroviaire
Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse et notre appel à voter OUI
à ce propos le 29 novembre s’inscrivent dans cette
logique. Le CEVA – mis en cause par un référendum
soutenu par l’extrême droite populiste UDC et MCG qui
s’attaque formellement à un crédit
complémentaire nécessaire, mais vise en fait à une
remise en cause globale du projet – est un élément
important du renforcement indispensable des transports publics de
l’agglomération.

Trop cher ? Pas du tout

Le coût de cet investissement public est calculé à
près d’un milliard et demi de francs, y compris le
crédit complémentaire sur lequel porte le vote. Un
coût acceptable en regard de ce qui a été
dépensé par d’autres cantons – largement en
avance sur nous dans ce domaine – pour leurs infrastructures
ferroviaires. Ce montant est d’un demi-milliard de francs
inférieurs aux coûts (actualisés) de
l’autoroute de contournement. Par ailleurs, en vertu de la
Convention de 1912 (!) portant sur ce projet – en panne depuis un
siècle – la Confédération assumera
près de 60 % de la charge. Ainsi, le Canton de
Genève et ses contribuables n’en payeront que 650
millions : un montant qui correspond à moins d’une
année des recettes fiscales apportées par les frontaliers
ou à un an et demi des recettes dont a été
privé le canton par la dernière vague de cadeaux fiscaux
aux riches que les opposants populistes du CEVA, qui prétendent
qu’il est au-dessus de nos moyens, ont allègrement
soutenue.

Contre l’asphyxie de l’agglomération par l’automobile

Cet équipement ferroviaire contribuera à structurer et
à desservir par des transports en commun, aujourd’hui
insuffisants et trop chers pour les usagers et usagères, toute
l’agglomération franco-valdo-genevoise. Desservant des
zones où l’on pourra construire du logement sans que les
habitant-e-s soient contraints à se déplacer en bagnole.
Le CEVA peut et doit contribuer à une réduction
significative du trafic automobile, tant transfrontalier
qu’urbain. Nous devrons nous battre bien sûr pour
d’autres mesures dans ce domaine, notamment de limitation du
trafic automobile en ville, ainsi que de réduction des prix,
avec comme objectif la gratuité de transports en commun à
l’échelle de l’agglomération.

    Mais le CEVA, nous en avons besoin pour remplir des
fonctions et répondre à des besoins différents,
ceux d’un «métro » au centre-ville,
d’un « RER » pour ce qui est des
liaisons régionales, sans parler des liaisons vers les lignes
internationales… Les prétendues
« alternatives » proposées, comme
celle du « barreau sud » sont un leurre.
Celui-ci ne desservirait pas la ville, n’a pas de financement
assuré et finirait en cul-de-sac à Saint-Julien, alors
qu’Annemasse a cinq fois plus d’habitant·e·s.

    Pour juger du sérieux des
opposant·e·s et de leurs réelles motivations, il
suffit de jeter un coup d’œil sur les intitulés des
divers groupes ad hoc qu’ils ont fait fleurir pour étoffer
leur « front du refus » du
CEVA :« Résoudre la sécurité
aux Pâquis avant de construire le CEVA »,
« Gare gigantesque aux Eaux-Vives : CEVA pas la
tête ? », « Groupement des
contribuables excédés », etc.

Pierre Vanek