Licenciements à Edipresse: « Lamunière à la caisse »

Licenciements à Edipresse: « Lamunière à la caisse »



C’est un des slogans
scandés par les manifestant·e·s réunis ce
mercredi 4 novembre en fin de matinée à l’avenue de
la Gare, devant le siège d’Edipresse.  Une autre
manifestation était prévue en fin
d’après-midi devant le centre d’impression à
Bussigny. Hautaine, la direction refuse en effet toujours de
négocier sérieusement.

Le jour précédent, la rédaction du
« Matin » avait déjà
manifesté sa solidarité avec les photographes
touchés par les mesures de restructuration. Les journalistes et
leur organisation, « Impressum », ont en
effet obtenu un plan social considéré comme
« correct, compte tenu de la situation
économique ». Fait notable, les rédactions
des trois titres concernés, Le Matin, 24Heures, et Tribune de
Genève se sont déclarés solidaires du reste du
personnel.
    Car dans les deux autres secteurs, l’EPSA
(Edipresse SA : prépresse, services techniques et
administratifs) et le CIE (Centre d’impression
d’Edipresse), rien de présentable n’a
été obtenu. Le 28 octobre, l’assemblée du
personnel a rejeté les mesures d’accompagnement
insuffisantes que la direction avait avancées, après deux
semaines de consultation. Le rejet a été de 90,4 %
des suffrages exprimés au CIE et de 87,75 % à
l’EPSA. Rappelons que la vente de 49,9 % d’Edipresse
Suisse en 2010 rapportera 226 millions au Groupe (majoritairement aux
mains de la famille Lamunière) et que le reste sera
cédé en 2013, en échange d’actions du groupe
Tamedia.

    Le syndicat Comedia continue de revendiquer de
véritables négociations. C’est-à-dire des
négociations ayant prioritairement pour but
d’éviter le maximum de licenciements (une septantaine de
postes sont en jeu) et de permettre ensuite le contrôle de
l’application du plan social. A l’appui de ces
revendications, les participant-e-s aux assemblées de
protestation ont remis à la direction d’Edipresse la
Lettre ouverte ci-contre.

Daniel Süri

———————–

La Lettre ouverte des assemblées

« Les assemblées
de protestation de ce jour ont lieu suite à votre refus de fixer
une date pour entamer une vraie négociation pour un plan social.
Elles expriment aussi le ras-le-bol total des
salarié·e·s d’Edipresse qui se sentent les
jouets de vos décisions unilatérales (vagues de
licenciements successives depuis août 2008, vente
d’Edipresse Suisse – ses activités, mais aussi ses
salariés – à Tamedia, restructurations touchant la
qualité du travail et la santé du personnel…) sans
aucun vrai dialogue social. Vous avez juste accepté
dédaigneusement de « consulter » les
interlocuteurs sociaux élus – les commissions du personnel
– et légaux – le syndicat – pour imposer
finalement vos « mesures
d’accompagnements ».



    Par votre refus du chômage partiel et
d’envisager sérieusement des mesures
« volontaires » vous n’avez rien fait
pour éviter les licenciements tel que l’exige la loi et la
bonne foi !

C’est pourquoi nous exigeons :

  • la fixation d’une date pour entamer une vraie
    négociation d’un vrai plan social géré
    paritairement 
  • la fixation d’un nouveau délai de 10 jours ouvrables
    pour les mesures volontaires dès que leurs conditions auront
    été acceptées par le personnel 
  • la suspension de tout licenciement jusqu’à l’expiration de ce nouveau délai 
  • l’amélioration des mesures incitatives pour les offres volontaires pour éviter le maximum de licenciements 
  • possibilité de préretraites progressives dès
    60 ans suivant une échelle tenant compte de
    l’ancienneté dans l’entreprise et dans le travail de
    nuit et du soir 
  • amélioration des indemnités de départ pour les départs volontaires
  • indemnités de départ au prorata pour les baisses de taux d’activités
  • contrôle paritaire de l’adéquation entre les
    demandes volontaires et mesures décidées par la
    direction, avec examen des possibilités de formation et de
    changement de secteurs d’activité
  • l’amélioration des indemnités de
    départ et du plan social pour les licenciements
    inévitables et les baisses de taux d’activité
    forcées

Nous sommes convaincus que le Groupe Edipresse
a les moyens financiers, techniques et organisationnels,
d’éviter de nombreux licenciements et de garantir un
meilleur plan social pour ceux qui ne pourraient être
évités. Rien que 5 % de la valeur de la vente
d’Edipresse Suisse à Tamedia devraient suffire pour cela.
Mais c’est sûrement un trop gros sacrifice à
demander aux actionnaires de se contenter des 95 % !




    Dans
l’attente d’une réponse urgente de votre part…
avant que vous ne prononciez les licenciements annoncés,
veuillez croire, Messieurs, dans la volonté de vos
salarié-e-s de ne plus accepter vos décisions
unilatérales qui ne tiennent compte que des
intérêts des actionnaires. »