À propos de la «charia incomprise»

À propos de la «charia incomprise»

Très ancien fidèle du Monde1 je suis habitué à plus de rigueur intellectuelle que le lamentable papier d’Hani Ramadan dans la page «Horizons Débat» du 10 septembre dernier. Ce n’est pas l’ancienneté des erreurs et leur adhésion par des centaines de millions d’êtres humains qui font la vérité objective.



Monsieur Ramadan, que je croyais plus avisé, nous parle des «règles divines» comme allant de soi. Il omet de dire que chaque fois qu’il est dit «Dieu dit» ce sont toujours des hommes qui disent ou qui ont dit: «Dieu dit», ce qui relativise le propos.



Pour étayer son ardeur Monsieur Ramadan n’hésite pas à écrire des contrevérités du genre «Personne ne se souci du sort des enfants handicapés à vie en Palestine». Pourtant j’ai croisé souvent Monsieur Ramadan dans des manifestations pro-palestiniennes. Quant aux valeurs islamiques prônées par Hani Ramadan elles sont mentionnées pour justifier la lapidation des femmes adultères, sans rien dire des hommes également adultères. «Injonction divine» dixit Ramadan! Après la mort de la femme adultère, «on prie pour elle».



Les théologiens de l’Islam ressemblent étrangement à tous autres théologiens, dans toutes les religions. Leur discipline consiste à prouver que l’Église, la Mosquée ou la Synagogue ont toujours raison. Il en est de même du monothéisme de l’Argent dont les experts justifient toujours les désordres économiques.



«La volonté de Dieu» justifie donc l’épidémie du Sida et l’homosexualité relève naturellement (selon Ramadan) d’un «comportement déviant».



Bref, «le Monde» a donné ici la parole à un adversaire «invétéré» des Lumières qui se dit plein de compassion pour les victimes de l’incroyance. Compassion, miséricorde, Dieu d’amour et Tout-Puissant, sont les termes usités par Monsieur Ramadan pour condamner toute rigueur intellectuelle.

  1. Ce texte a été rédigé initialement pour le Courrier des lecteurs du journal «Le Monde». Il n’a pas été publié.