Grève : amer épilogue chez Mode Discount Plus

Grève : amer épilogue chez Mode Discount Plus

Ce n’est pourtant
pas le courage qui manquait aux quatre vendeuses de Mode Discount Plus
à Genève, en lutte pour l’obtention d’un reclassement ou d’un plan
social, suite à l’annonce de la fermeture de leur boutique par la
direction du groupe Regula Holding SA.

    Rappelons qu’après
cinq jours de grève, la Chambre des relations collectives de travail
(CRCT), s’était saisie du cas de sa propre initiative, et avait imposé
une séance de conciliation qui s’est tenue le 23 février. Entre temps,
la grève devait être suspendue comme l’exige la loi. Du côté patronal,
le message a été reçu cinq sur cinq. Lundi 22 janvier, soit la veille
de la conciliation, les vendeuses ont trouvé la caisse du magasin
bloquée et ont vu débarquer des déménageurs qui ont commencé à
embarquer marchandises et rayonnages. Cette pratique anti-syndicale a
un nom : il s’agit d’un lock out… qui théoriquement aurait dû être
considéré hors-la-loi, tout comme l’était la grève, dès lors qu’une
procédure de conciliation était engagée.

    Lors de la dite
séance de conciliation, la direction a refusé tout compromis avec ses
employées licenciées pour la fin du mois de février. En clair, c’est
niet au plan social et bien évidement aucune perspective de
reclassement du personnel par un éventuel repreneur. De plus, la
direction n’a pas la moindre intention de payer ses salariées durant
les cinq jours où elles ont fait grève.

    Après avoir fait
preuve d’un courage peu habituel dans un secteur où les conditions de
travail sont particulièrement exécrables, il ne reste aux vendeuses que
la rage de n’avoir pas pu mener la bagarre jusqu’au bout. La CRCT ne
sort pas grandie de cette affaire. En jouant les briseuses de grève,
elle a été une alliée objective du patron qui s’en tire à trop bon
compte.

    Relevons également que, malgré un appui conséquent
d’UNIA tout au long de cette lutte, il a manqué aux travailleuses
l’appui d’un véritable syndicalisme de lutte et de terrain,
suffisamment fort pour pouvoir s’affranchir, comme le patronat (!), des
règles à sens unique qui régissent la paix du travail. 

Tony Mainolfi