Cinéma: « Roman d’ados » : 7 ans, 7 vies, 4 films...

Cinéma: « Roman d’ados » : 7 ans, 7 vies, 4 films…

Aurélie, Jordann, Mélanie, Xavier, Rachel, Thys,
Virginie, la Suisse romande a suivi et suit encore avec passion leur
développement entre 12 et 18 ans, à Yverdon, dans quatre
films pleins de pudeur et de tendresse de Béatrice Bakthi.

    Filmés au plus près de leur
réalité les jeunes et leurs familles se débattent
dans les difficultés de l’adolescence. Une d’elles
est le passage de la fin de l’école à
l’apprentissage. On voit Virginie, éclatante
d’intelligence et de vivacité d’esprit, qui a appris
le suisse-allemand en quelques mois, rédiger sa centième
recherche d’apprentissage ! 100 lettres et
téléphones, et autant de réponses
négatives ! A 16 ans ! A la fin du dernier film,
Virginie rayonne, dans une place d’apprentie sommelière,
alors que son premier choix était de devenir assistante de
médecin ! Les deux apprentis cuisiniers et
l’apprentie de commerce semblaient aussi sur la bonne voie.

    Aujourd’hui, ils.elles ont 20 ans et 4
d’entre eux, ayant fini leur CFC, sont au chômage, nous
révèle la réalisatrice! Virginie n’a pas pu
rester dans sa place d’apprentissage et est à nouveau en
recherche, Xavier est en stage, bien sûr non payé. La
réalité du monde du travail que doit affronter la
jeunesse en Suisse…

    En sortant de « Romans
d’ados », touché par la grâce et le
courage de ces adolescent.e.s, on les aime. On est
révolté d’apprendre que leurs efforts sont
méprisés et leurs talents mis en veilleuse. Ces
sept-là ont eu pourtant la chance d’être soutenus
durant 7 ans par une équipe de cinéma dirigée par
une réalisatrice psychologue. Leur image d’eux-mêmes
a pu se consolider, par le succès du film et par
l’expérience de s’exprimer face à un public
ou des journalistes. Leurs familles aussi ont apprécié
d’avoir pu partager leurs soucis et leurs angoisses. Les films
démontrent aussi leur persévérance et leur
solidité. Eux aussi traversent des périodes de
chômage.

    Leurs fans réclament les DVD ! Mais
ça coûte cher et demanderait une nouvelle mise de fonds.
Plus urgent est que ce document soit acheté par les
différents DIP de Suisse ! Il doit contribuer à la
formation des futur.e.s enseignant.e.s et psychologues. Des messages de
sympathie, des critiques, des encouragements aideraient le producteur
Nasser Bakhti dans sa quête auprès des instances de
l’enseignement supérieur. Envoyez-les à
info@troubadour-films.com.

    Ces films passent encore à Lausanne au
Zinema, à Genève à Art Ciné, à
Neuchâtel au Scala, puis, dans le cadre de Passion Cinéma,
dès le 22.9 à l’Appollo. Vendredi 24, en
présence de la réalisatrice.


Maryelle Budry