6ème révision de l’Assurance invalidité: un démantèlement brutal
6ème révision de lAssurance invalidité: un démantèlement brutal
La 5ème révision de
lAI à peine entrée en vigueur, le Conseil
fédéral a mis en consultation le deuxième volet de
la 6ème révision dune assurance déjà
réduite comme peau de chagrin.
On croyait avoir vu le pire en 2007 avec lacceptation de la
5ème révision de lAI, suite à
léchec en votation dun référendum
pour lequel solidaritéS sétait fortement
engagé. Mais aujourdhui, le gouvernement lance une
nouvelle attaque, dune ampleur inouïe, qui montre que les
salarié·es et les bénéficiaires des
assurances sociales en Suisse ne sont pas épargnés par
les mesures daustérité massives
décidées dans toute lEurope. La 6ème
révision, selon la technique des prétendus
« petits pas » chère au Conseil
fédéral, a été mise en consultation en deux
temps. Après les révisions 4 et 5 qui ont
déjà réduit le nombre de
bénéficiaires de 45 %, un premier volet (6a) a
été annoncé en février dernier, qui
prévoit des coupes à hauteur de 500 millions annuels
censées entrer en vigueur en 2012.
Se battre contre une révision brutale
Le deuxième volet tout juste mis en consultation (entrée
en vigueur probable en 2015) prévoit une réduction de
38 % des rentes. La rente complémentaire pour les
36 % de bénéficiaires avec enfants à charge
serait en outre réduite dun quart, de 530 à 398
francs. Pourtant, aujourdhui déjà, les rentes AI
qui vont de 1140 francs au minimum à 2280 au maximum
ne permettent pas de « vivre
décemment », comme le préconise
larticle 112 de la Constitution relatif aux assurances sociales.
La 6ème révision projette en outre de priver de rentes
12 500 bénéficiaires dici 2018.
Contrairement à la 5ème
révision où les associations faîtières de
handicapé·e·s ne sétaient
engagées quà reculons dans le
référendum, la 6ème révision (qui
prévoit dailleurs une réduction des subventions
aux associations) est dune brutalité telle quelle
a déjà réuni un large front
dopposant·e·s. Plus de 2 000 personnes ont
ainsi manifesté à Berne le 30 octobre contre cette
6ème révision.
Hadrien Buclin