Municipales: ensemble à gauche fait un tabac

Municipales: ensemble à gauche fait un tabac



Le 13 mars tombaient les
résultats des municipales en Ville de Genève. La Liste
N° 1 «Ensemble à Gauche», à laquelle nous
participions, a fait un score remarquable, remportant 12 sièges
sur 80, avec parmi ses élu-e-s au Municipal 8 des candidat-e-s
de solidaritéS.

Ils·elles sont appelés à n’être plus
que sept avec la réélection probable de Rémy
Pagani à l’Exécutif. Siégeront donc sur les
bancs du Municipal de la Ville de Genève, dès le mois de
juin, les camarades suivants de solidaritéS (trois femmes et
quatre hommes) : Olivier Baud, Maria Casares, Vera Figurek,
Morten Gisselbaek, Tobia Schnebli, Brigitte Studer et Pierre Vanek.

    Ils formeront le groupe « Ensemble
à Gauche » (EAG) avec les quatre autres
élu-e-s de la liste N° 1, soit Salika Wenger et Maria Perez
des Indépendants de Gauche, Pierre Rumo du Parti du travail et
Christian Zaugg du groupe Défense des aînés…
(DAL), qui sera rejoint par son collègue Pierre Gauthier,
premier des viennent-ensuite.

Un tiers de voix en plus

Au-delà des personnes, la progression de nos résultats
est significative par rapport à ceux de la Liste
« A gauche toute ! » en 2007. En
chiffres absolus, EAG a reçu 5664 bulletins de vote, alors
qu’AGT n’en recueillait « que »
4203, soit une progression de plus d’un tiers ! En
pourcentages, nous sommes passés de 11.69 % à
14.51 % soit près de trois points de plus.

    Passant devant les Verts, EAG devient ainsi la
deuxième force à la gauche du Municipal et ne cède
que trois points aux Libéraux-Radicaux fusionnés. En
outre, nous passons devant le MCG et avons contribué – en
Ville – à priver cette formation d’extrême
droite populiste du résultat qu’elle escomptait. A
signaler encore nos résultats exceptionnels aux Pâquis
où EAG, passant devant le PS et les Verts, est la
première formation avec près de 21 % des voix,
comme d’ailleurs à Cropettes-Vidollet. A Mail-Jonction,
nous faisons aussi plus de 20 % et jeu égal avec le PS…

Cette performance excellente s’explique bien sûr par la
recherche de l’unité et la présence d’une
indispensable liste commune à la gauche du PS et des Verts, par
le temps, et l’énergie aussi, mis pour produire un
matériel commun de qualité en résonnance avec les
besoins des gens et les revendications sociales et écologiques
des mouvements; par notre capacité à capter un vote
radical « alternatif » – où nous avons
été probablement plus crédible que les Verts
– et un vote de mécontentement populaire
légitime…; par notre souci – en particulier à
solidaritéS – de présenter des candidat·e·s
avec un enracinement social, syndical, associatif,
significatif…; par notre campagne de terrain encore, où
nous avons suppléé à nos ressources modestes par
une présence quasi-quotidienne dans la rue de nos
candidat·e·s et militant·e·s, contestant
pied à pied l’espace public aux partisans du MCG.

Encore du chemin à faire

Mais ce bon résultat en Ville de Genève – comme
à Carouge, nous y reviendrons – ne doit pas nous inciter
à l’autosatisfaction. D’abord parce que, quoi
qu’en progrès par rapport à 2007, nous
n’avons fait que la moitié du chemin pour revenir à
la hauteur des résultats d’il y a 8 ans ! Ensuite,
parce que si nous avons réussi un bon résultat en Ville
de GE (et à Carouge), tout est pour l’essentiel à
reconstruire dans les communes suburbaines où nous sommes
absents… Enfin, sur le terrain électoral, avant notre
retour au Grand Conseil en 2013, nous avons à affronter
l’élection de cet automne aux Chambres
fédérales, qui est toujours difficile pour des forces
dont l’existence nationale est relativement faible.

Pour en revenir à la Ville, il faut signaler aussi qu’avec
le recul du PS qui perd un siège et des Verts qui en perdent 4,
la majorité dite « Alternative » au
Conseil municipal n’existe plus, la gauche et les Verts ayant 38
sièges plutôt que les 42 sur 80 de la législature
précédente. Toutefois cette
« perte » de la majorité ne concerne
que les sièges, cette majorité-là n’existait
en effet que grâce au quorum anti-démocratique à
7 % qui avait exclu en 2007 les représentants du MCG du
Municipal.

Débandade et cacophonie à droite

Malgré ce recul, l’opération
« Main-Basse sur la Ville » de la droite
n’a pas vraiment fonctionné. La perte de 5 sièges
radicaux-libéraux (sur 20) et de 2 sièges PDC sur 9,
malgré la campagne à l’américaine de leur
tête de liste Michel Chevrolet, financé par tel ou tel
millionnaire, sanctionne sévèrement l’Entente
bourgeoise en pleine déroute. L’UDC blochérienne
perd aussi un siège…

    La bataille pour l’exécutif illustre
les ratés de cette opération et la confusion à
droite et à l’extrême droite. Le MCG a
proposé une « grande alliance »
à la droite, rejetée par tous, et présente donc
deux candidat-e-s, dont l’ex-UDC Soli Pardo, auteur de
l’infâme annonce sur la « racaille
d’Annemasse ». Le masque est ainsi levé sur
le positionnement prétendument « ni à
gauche, ni à droite » de ce parti.

    L’UDC présente
l’intégriste catholique ultraconservateur Bertinat et
offre sans contrepartie (pour le moment) une place sur sa liste
à Florence Kraft-Babel, candidate des Libéraux, qui
consent volontiers à ce soutien blochérien, tout en
continuant à figurer sur une liste de
l’« Entente » plombée par un
Chevrolet qui a conduit son parti au désastre électoral
et qui peine à se vendre comme
« centriste » PDC alors qu’il figure
dans le groupe patronal (ou libéral-bis) à la
Constituante…

    Dans ce contexte, pour ne faire cadeau d’aucun
siège à la droite, solidaritéS d’abord,
comme les autres groupes d’Ensemble à Gauche et une
assemblée commune d’EAG ensuite, a décidé de
re-présenter notre camarade Rémy Pagani, sur la base de
son très bon bilan et de notre plateforme commune EAG, au
Conseil administratif de la Ville, en faisant liste commune avec Esther
Adler, Sami Kanaan et Sandrine Salerno pour les Verts et le PS. Nous
vous appelons donc à voter Rémy Pagani et ses co-listiers
– sur la Liste Ensemble à Gauche bien sûr –
pour l’élection du 17 avril. 

Pierre Vanek