Plaine de l’Aire : 40 000 Genevois·e·s ont dit NON !

Plaine de l’Aire : 40 000 Genevois·e·s ont dit NON !

Le déclassement des Cherpines a été accepté
à 57 %. Le Comité référendaire
remercie les 40 000 Genevois·e·s qui ont compris,
malgré l’instrumentalisation de la crise du logement, que
les terres agricoles ne sont pas que des espaces en attente de
béton ! Cela n’a pas suffi pour éviter le
déclassement, mais c’est un assez bon résultat et
un pas dans un combat de longue haleine pour la promotion de
l’agriculture de proximité et la défense d’un
modèle agricole respectueux de l’humain et de son
environnement.
    L’Association Agro Quartiers
Autogérés (AQA), quant à elle, regrette la
création d’une zone industrielle où des emplois
locaux, liés à l’agriculture, auraient pu
être développés ! Elle souligne que les
habitant·e·s de Confignon et Plan-les-Ouates, ont dit NON
à 60 %, avec une forte participation ! AQA appelle
ces communes à entendre le refus de leur
habitant·e·s et à apporter des modifications au
projet avec ceux-ci. Quoi qu’il en soit, une réflexion
nouvelle a commencé ! Grâce au débat
suscité par cette votation, les Genevois·e·s ont
été sensibilisés à de nouvelles questions,
notamment autour de l’alimentation. Après la
résignation que représente ce vote, sous pression
d’une crise du logement à laquelle aucune solution
n’est apportée, la graine de réflexion semée
durant cette campagne germera…On en a besoin, alors que la
région prévoit déjà aujourd’hui
d’attirer 200 000 nouveaux habitant·e·s
d’ici 19 ans et de déclasser 2500 hectares agricoles (43
fois les Cherpines). AQA entend s’investir dans ces débats
et permettre aux citoyen·ne·s de n’être pas
simplement spectateurs/victimes d’un développement
inhumain et contre-nature.
PV



NON à la « préférence
cantonale », OUI à la préférence aux
chômeurs

Les syndicats genevois (CGAS) tenaient conférence de presse le
10 mai. En effet, le duo Longchamp – Hiler venait de
présenter nombre de mesures, dont une révision de la Loi
en matière de chômage renforçant la
précarisation des chômeurs et chômeuses.

    Le projet généraliserait des stages
déqualifiés… Ainsi, depuis début 2011,
l’Office cantonal de l’emploi met, pour 6 mois, 25
chômeurs et chômeuses à disposition de Migros-GE,
sans qu’elle n’ait rien à débourser et sans
obligation d’embauche. Les stagiaires se contentent des
indemnités de chômage, le Conseil d’Etat autorise
ainsi Migros à bénéficier de sans-travail
gratuitement, aux frais de la collectivité ! Le
gouvernement a détourné l’attention de ce dumping
salarial en prônant une « préférence
cantonale » face au chômage ! La CGAS
s’y oppose : la priorité d’engagement aux
chômeurs et chômeuses, dans un marché du travail
devenu transfrontalier, implique d’inclure dans le champ les
milliers d’ex-frontaliers, y compris vaudois·e·s,
ayant perdu leur emploi à Genève.

    Il s’agit de s’attaquer aux vrais
problèmes : inadéquation entre emplois et
sans-travail et manque d’instruments contre la
sous-enchère. La politique dominante, visant à attirer
les multinationales ou sociétés de négoce en
matières premières et à favoriser un secteur
bancaire hypertrophié, n’entraîne pas de
création diversifiée d’emplois.
L’austérité des collectivités renforce la
tendance, en sous-développant l’emploi public, par ex.
dans la prise en charge d’enfants ou de personnes
âgées. Par ailleurs, Genève a 300 000
salariés·e·s et 45 000 entreprises. Or le
service censé contrôler le respect des conditions de
travail et de salaire compte 16 inspecteurs et inspectrices ! La
CGAS exige donc la création de postes d’inspection du
travail. Enfin, en mesure d’urgence, elle soutient
l’introduction de 120 indemnités cantonales de
chômage.

Pierre Vanek