Souveraineté alimentaire

Souveraineté alimentaire : Tirer tous à la même corde tressée par Via Campesina

Le syndicat paysan Uniterre, membre de la Coordination européenne Via Campesina, défend le principe de la «souveraineté alimentaire», auquel souscrivent également solidaritéS et d’autres organisations et mouvements progressistes, notamment celles ayant souscrit à la Plateforme pour une agriculture socialement durable (v. www.agrisodu.ch). Encore faut-il savoir de quoi l’on parle, pour éviter qu’on utilise ce label à tort et à travers. Dans le texte que nous publions ici nos ami-e-s d’Uniterre remettent les choses au point.

Pourquoi l’Union suisse des paysans prend-elle une autre direction ?

 

  • Maintenir un taux d’auto-approvisionnement stable
  • Conserver les ressources nécessaires pour garantir ce taux d’auto-approvisionnement
  • Optimiser le fonctionnement de la filière agro-alimentaire
  • Encourager la consommation de denrées alimentaires indigènes produites de manière durable.

 

En effet, l’USP ne remet pas en question les règles actuelles du commerce international (accords OMC de la Suisse) ni les subventions à l’exportation, ne souhaite pas plus d’actifs dans l’agriculture – elle revendique même qu’il en faut toujours moins – et elle revendique une industrie et une agriculture productive (sans parler de prix – encore moins de prix équitables – ni de gestion des quantités). Elle n’est pas totalement contre l’usage d’OGM, surtout si les filières arrivaient à être bien distinctes et si les consommateurs les acceptaient. De plus, l’USP est fermement opposée au lancement d’une initiative populaire sur la souveraineté alimentaire, qui pourtant mettrait en œuvre un élément au cœur de la définition de la souveraineté alimentaire: l’implication de la population dans les choix de politique agricole et alimentaire

 

La souveraineté alimentaire est la même pour tous, au Nord comme au Sud, avec toutes ses composantes indissociables. Car il s’agit bien de prendre en compte l’ensemble des facteurs économiques, environnementaux, sociaux et culturels pour garantir à long terme un système agricole et alimentaire durable, de la semence à l’assiette.

ECVC et Uniterre proposent que l’USP se distancie de ces organisations et se rallie au contenu de la souveraineté alimentaire validé par la plateforme nationale. Ainsi l’USP n’utiliserait pas Via Campesina pour galvauder le terme de souveraineté. Dans le cas contraire, l’USP devrait trouver un autre terme pour sa campagne. Donnons le courage à l’USP de dénoncer la Green Economy, dont un des éléments est l’augmentation de la productivité soit disant «durable» pour satisfaire les besoins du marché global, et de venir avec nous faire une réelle promotion de la souveraineté alimentaire. C’est la seule solution pour revendiquer un revenu juste pour les familles paysannes

Uniterre et ECVC