Mexique

Mexique : Les travailleur-euse-s avec López Obrador

Les soutiens s’accumulent pour Andrés Manuel López Obrador (AMLO), candidat de la coalition des partis de centre-gauche, « Mouvement Progressiste », pour l’élection présidentielle du 1er juillet. 

Parmi ceux-ci, mentionnons celui apporté récemment par l’Organisation Politique du Peuple et des Travailleurs (OPT), lors d’un meeting réalisé dans la municipalité de Nicolás Romero (État de Mexico) le 4 février dernier. Rappelons que l’OPT, fondée en juillet 2011 à l’initiative du Syndicat Mexicain des Électriciens (SME), est une organisation en construction regroupant différents secteurs de la classe ouvrière, dont l’objectif est de doter les travailleurs·euses d’une représentation politique propre (cf. solidaritéS no 193).

 

Solidarité avec les travailleurs·euses en lutte

Le meeting organisé à l’initiative de l’OPT, auquel ont participé près de 6000 travailleurs·euses provenant notamment du SME et de la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE, un courant démocratique du syndicalisme enseignant), comptait avec les présences d’AMLO et de Martín Esparza, leader du SME. Signal fort de rupture avec la politique anti-ouvrière de Calderón, AMLO a affirmé que dans les premiers jours de son gouvernement les 16.500 travailleurs en résistance de la défunte entreprise « Luz y Fuerza del Centro », fermée brutalement et illégalement par Calderón, seraient rétablis dans leurs droits et réinstallés à leurs postes de travail. Autre engagement important de la part du candidat : la démocratisation des syndicats et la fin de l’ingérence étatique dans la vie interne de ces derniers. Cette mesure est de la première importance pour tous·toutes les travailleurs·euses qui voient, au jour d’aujourd’hui, leur liberté d’association constamment entravée par une législation favorisant le corporatisme et l’ingérence patronale.

     De son côté, Martín Esparza s’est engagé à apporter tout le soutien nécessaire au candidat de gauche, et à faire en sorte que les travailleurs-euses ne se laissent pas abuser par les tentatives du PRI, cheval de Troie du néolibéralisme au Mexique, de se présenter comme le défenseur des intérêts populaires. Si une victoire d’AMLO semble aujourd’hui possible, celle-ci aura lieu dans le cadre d’une coalition large et interclassiste. A titre d’exemple, on a assisté récemment au ralliement d’entrepreneurs du nord du pays, qui ont admis avoir financé la campagne de diabolisation médiatique contre AMLO en 2006.

     Comme on le voit, les soutiens s’accumulent et proviennent de secteurs très hétérogènes. D’une certaine manière, nous assistons à la formation d’un nouveau « bloc social », qui pourrait contribuer à marginaliser ceux qu’AMLO appelle « la mafia du pouvoir », en fait le secteur ultra-minoritaire de l’oligarchie dont Calderón et ses prédécesseurs étaient les fondés de pouvoir. Dans le contexte d’une élection qui sera très disputée, et face aux possibilités bien réelles d’assister à une réédition de la fraude de 2006, le poids et l’organisation des travailleurs-euses et des secteurs populaires au sein de ce nouveau « bloc social » sera déterminant. A nous de le renforcer.

 

Héctor Márquez

correspondant de solidaritéS au Mexique

 

 


Mexique : Nouvelle agression contre Norma Andrade.

L’activiste Norma Andrade, fondatrice en 2001 à Ciudad Juárez de l’organisation « Nos Filles de Retour à la Maison » a été victime d’une agression à l’arme blanche le vendredi 3 février à Mexico. Cette agression advient après une tentative d’assassinat survenue à Ciudad Juárez au mois de décembre dernier, au cours de laquelle elle avait été blessée par balle. Après ce premier événement, et à la demande de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme, son déplacement à Mexico avec l’ensemble de sa famille avait été décidé. Au moment de l’agression, l’activiste était sensée être sous la protection des autorités fédérales. Cette négligence criminelle démontre une fois de plus le désintérêt total des autorités fédérales pour la protection des défenseurs-euses des droits humains. Devant l’absence totale de garantie quant à sa protection, Norma Andrade à annoncé qu’elle n’avait d’autre choix que de quitter le pays.

H.M.