CIA/CEH

CIA/CEH : Le SSP dit non à une recapitalisation forcée, injustement financée...

Sur la fusion des caisses de pension CIA-CEH, le Syndicat des services publics (SSP/Vpod) tenait conférence de presse ce 2 avril. Ci-dessous quelques points de sa position de fond sur cette fusion, développés devant la Commission des finances du Grand Conseil la semaine précédente… *

 

 […] Nous ne sommes pas contre le principe de la fusion, mais bien contre les conditions de cette fusion qui péjorent gravement les conditions de retraite de l’ensemble des assuré·e·s dans les deux caisses. Plus de 60 000 personnes sont directement concernées.

     Nous sommes aussi contre la répartition actuelle entre Etat et assuré·e·s de la prise en charge de la recapitalisation à laquelle nous contraint la loi fédérale votée en décembre 2010. Les membres de la caisse sont en effet appelé·e·s à prendre en charge environ 2/3 de l’effort sous forme de hausses de cotisations et de baisses de prestations, tandis que l’Etat n’en assumerait qu’un tiers, et ceci même en conservant la répartition actuelle de la cotisation 2/3 Etat-1/3 salarié·e·s. Cette répartition de charge de la recapitalisation est donc profondément injuste.

     Nous sommes contre le laminage de nos droits dans le cadre de la future caisse: bien qu’il s’agisse fondamentalement de capitaux constitués sur la base de nos salaires différés, toutes les décisions sont maintenant verrouillées par la nouvelle loi sur la gouvernance des caisses votées par les Chambres. Ainsi, nous sommes non seulement contraints d’accumuler toujours plus de capitaux, mais ces capitaux échappent désormais totalement à notre contrôle. Ils s’autonomisent de plus en plus et ils ont désormais leur vie propre exigeant des accumulations toujours plus importantes, reléguant au second plan le but de la caisse de prévoyance d’assurer des revenus décents aux assuré·e·s après leur retraite et de les prémunir avec leurs proches contre les risques d’invalidité ou de décès.

     Nous considérons que le contenu de cette fusion implique un brutal changement de paradigme dans un sens régressif. Il est clair que le plan financier du Conseil d’Etat, établi sous contrainte des nouvelles lois fédérales ne va en aucune manière stabiliser la situation des caisses, mais qu’il ouvre une nouvelle période extrêmement instable et dangereuse pour les membres des deux caisses.

     Tous les paramètres de cette fusion ont déjà été revus à la baisse depuis le début des travaux en 2007, et l’on nous annonce maintenant que les paramètres du plan actuel ne seraient plus adaptés et devraient faire l’objet d’efforts supplémentaires (TdG, du 23.3.12). On change ainsi brutalement les règles du jeu et l’on remet gravement en cause tous les engagements pris envers les assuré.e.s, qu’ils soient actifs.ves, retraité.e.s ou ayants droit ! […]»

 

* La version complète de ce texte sera en ligne sous peu sur www.solidarites-ge.ch