À la suite de la grève

À la suite de la grève : Merck Serono contraint de négocier

 

Mardi 26 juin, le président du Conseil d’administration de Merck Serono, ex-boss de la Chambre du commerce et de l’industrie genevoise (CCIG), refusait sèchement de donner suite à la médiation proposée par l’Office cantonal de l’emploi genevois au nom des « décisions définitives » prises par l’entreprise en matière de fermeture de son site. Fermeture brutale qui a conduit au licenciement collectif le plus important qu’ait jamais connu le canton.

 

     Ledit François Naef excluait toute entrée en matière sur une renégociation du plan social, l’une des exigences des salarié·e·s. Mercredi 27 juin, la tension montait avec sommation faite au personnel d’arrêter toute manifestation dans les locaux, interdits par ailleurs aux représentant·e·s du syndicat, gros bras de la sécurité à l’appui…

     De l’autre côté, nombre d’employé·e·s poursuivaient leur grève courageuse et une dizaine d’entre eux entamaient une grève de la faim de protestation. Les soutiens aux grévistes continuaient d’affluer, comme celui de Jean Ziegler, qui a dit la colère que méritaient les agissements de la direction.

     Jeudi 28 juin les employé·e·s de Merck Serono, en grève pour la quatrième journée de suite, recevaient une convocation de la Chambre des relations collectives de travail (CRTC) genevoise, actionnée par le Conseil d’Etat. En effet, après le refus de la médiation proposée à la direction par l’Etat, le gouvernement est intervenu pour forcer la multinationale au dialogue avec ses salarié·e·s via la CRTC.

     Réunies en AG ce matin-là, les 400 personnes présentes ont salué le fait que le groupe soit obligé de négocier sur le plan social, tout en regrettant de devoir interrompre toute mesure de lutte (grève et grève de la faim), comme l’exige ladite procédure.

     Mais elles ont affirmé rester mobilisées, au cas où aucun progrès ne devait se manifester, appelant aussi le conseiller fédéral Schneider-Ammann à intervenir pour concrétiser le projet d’Institut pour la haute technologie médicale issu du groupe de travail ad hoc. Ce projet permettrait de préserver quelque 300 emplois, mais il lui faut désormais un appui financier des autorités pour compléter les investissements susceptibles d’être réunis.

     Quoi qu’il en soit, la séance de la CRTC a lieu au moment où nous mettons sous presse. Comme cette procédure suspend légalement, outre les mesures de lutte, toute communication syndicale aux médias, nous reprendrons donc notre suivi dès que possible.

PV