Salerno avait promis, la ville a signé

Salerno avait promis, la ville a signé : Ensemble À Gauche tient parole!

Le 22 janvier, le Conseil municipal de la Ville de Genève débattait de la caisse de retraite à laquelle est affilié le personnel municipal, la CAP… Edifiant!

 

Au menu notamment, en un paquet indigeste, la création d’une caisse ayant une personnalité juridique propre, un plan de prestations, dégradé notamment par l’élévation de l’âge de la retraite CAP à 64 ans (+2 ans) et une durée de cotisation allongée pour toucher une retraite entière, mais aussi 120 millions injectés par la Ville pour « prendre en charge » la baisse du taux technique de la caisse à 3,5 %.

Le groupe Ensemble à Gauche (EAG) n’était pas rentré en matière sur ce paquet et a refusé de le voter en commission, estimant qu’il fallait – pour le moins – que la Ville respecte le statut du personnel récemment voté avec un âge de la retraite à 62 ans. Comme EAG, le PS et les Verts s’étaient engagés à défendre cet âge de la retraite actuel par un accord de législature formel, ils devaient, comme la Ville, tenir parole !

 

La position des syndicats et du personnel

C’est dans ce sens aussi que se sont prononcées deux AG du personnel municipal, en juin et en novembre derniers, comme les syndicats concernés, SIT et SSP, d’accord entre eux et avec la Commission du personnel. Cette ligne de défense syndicale consistant à exiger le respect d’un statut du personnel à valeur contractuelle, notamment en ce qui concerne la retraite à 62 ans qui pourrait et devrait être garantie par la prise en charge directe par la Ville – hors CAP – d’un pont de deux ans de 62 à 64 ans, a guidé l’intervention d’EAG dans ces débats et les amendements proposés. On trouvera le rapport de minorité d’EAG en ligne sur solidarites-ge.ch

PS et Verts – en revanche –, Sandrine Salerno en tête, ont trahi leurs engagements politiques, ont refusé de défendre le statut, encore moins la retraite à 62 ans, prétendant que la question du respect du statut concernait les seuls « partenaires sociaux » et resservant les arguments éculés de la droite. Dans un mail qui circule, le président du PSG, R. de Sainte-Marie, a d’ailleurs eu le culot de répondre à un syndicaliste indigné de cette trahison et qui l’avait interpellé, que lors de ce débat «?Il n’était pas question de l’âge de la retraite en Ville de Genève» (sic !)

 

NON à une modification régressive du statut

Et en effet, il en a été question moins qu’il n’aurait fallu, le PS ayant soutenu les Verts et voté avec l’Entente une « clôture » anticipée des débats, qui n’a donné à EAG, après le débat général, que deux minutes de parole – en tout – sur tous nos amendements. Une récidive antidémocratique identique au procédé employé pour verrouiller le débat budgétaire en décembre (avec l’UDC et le MCG) et empêcher qu’on débatte des amendements d’EAG! Suite à cette forfaiture, PS et Verts ont voté contre ceux-ci sans états d’âme…

Du côté d’une droite encouragée par ces trahisons, l’unité était a contrario de mise sur le même point : avec l’appui de l’extrême droite UDC et MCG, le PLR a fait passer, à deux voix près, un amendement demandant à l’exécutif de présenter un projet de révision unilatérale du statut augmentant l’âge de la retraite et prétendant conditionner le versement des 120 millions à la CAP au dépôt d’un tel projet.

La partie n’est donc pas terminée. La modification régressive du statut, si elle était votée par le Conseil municipal, déboucherait sur un référendum possible pour la refuser. Surtout, à ce stade, la balle est dans le camp du personnel qui peut et doit donner de la voix avec ses organisations ! Affaire à suivre donc… 

 

Pierre Vanek