Modification de la loi fédérale concernant la redevance pour l'utilisation des routes nationales (loi sur la vignette autoroutière)

Modification de la loi fédérale concernant la redevance pour l'utilisation des routes nationales (loi sur la vignette autoroutière) : Plus d'argent pour plus de routes!

Avec cette mesure, la vignette autoroutière passerait de 40 francs (prix actuel) à 100 francs annuels. Une vignette à 40 francs pour deux mois resterait disponible pour les touristes notamment ou ceux qui traversent la Suisse. Cette augmentation, décidée par le Conseil National, est liée à l’arrêté fédéral sur le réseau des routes nationales.

L’augmentation de la vignette est-elle écologique ?

NON ! Cette augmentation de la vignette permettra des rentrées supplémentaires de plus de 300 millions pour les routes. Si on accepte l’augmentation de la vignette, l’arrêté fédéral sur les routes entrera en vigueur (les deux choses sont liées).

 

Or, cet arrêté prévoit :

— de construire de nouvelles autoroutes

— d’intégrer 387 km de routes cantonales dans le réseau national dont plusieurs projets contestés au niveau cantonal. Il deviendra alors bien plus difficile (voire impossible) de s’opposer à ces projets : par exemple le contournement de Morges ou encore une autoroute dans l’Oberland bernois qui traverserait des zones de marais protégés…

Si on refuse l’augmentation de la vignette, cet arrêté n’entrera pas en vigueur et nous pourrons alors éviter la construction de ces routes inutiles et dommageables pour l’environnement ! On évitera également de verser ces centaines de nouveaux millions pour la route, comme par exemple pour la construction d’un deuxième tube routier au Gothard.

 

Est-ce que cette vignette à 100 francs découragerait l’usage de la voiture/de l’autoroute ?

Comme il s’agit d’un forfait annuel, cela ne découragera pas grand monde. Une hausse des taxes sur l’essence, au contraire, aurait certainement un effet dissuasif : plus on roule de kilomètres, plus on payerait cher. Et pour le coup, la question de la justice sociale se poserait avec plus d’acuité. Mais, dans le cas d’espèce, même si c’est une augmentation de 150 %, ce n’est pas payer 60 francs de plus une fois par an qui va décourager quelqu’un d’utiliser une voiture et de prendre l’autoroute.

 

Cette augmentation ne fait-elle pas payer aux automobilistes le vrai prix de l’automobile ?

Même en multipliant par 10 le coût de la vignette, les automobilistes ne payeraient toujours pas le vrai prix du trafic routier et autoroutier : construction et entretien des routes bien sûr mais surtout tous les dommages collatéraux qu’engendre l’automobile : contribution à la crise écologique (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, épuisement du pétrole et des matières premières, etc.) ainsi que le cortège de nuisances qui accompagne le trafic routier et autoroutier (bruit, pollution de l’air, bétonnage, destruction et mitage du paysage, stress, occupation de l’espace, embouteillages, accidents, etc.).

Cette logique de « payer les vrais coûts » est de toute façon à double tranchant car elle peut être invoquée pour des mesures antisociales mais aussi pour demander aux usagers des transports publics de passer à la caisse, alors même que les coûts réels du transport public sont infiniment moindres pour la société et la planète que ceux du trafic autoroutier.

 

Peut-on dire que cette augmentation est antisociale ?

NON. Même si c’est une taxe linéaire et non proportionnelle, on ne peut pas utiliser cet argument. Tout d’abord car la possession d’une voiture en Suisse n’est généralement pas un besoin fondamental, celle-ci étant généralement facilement remplaçable par les transports publics.

Ensuite, car le coût de la possession et de l’usage d’une voiture tel que calculé par le TCS est d’environ 1000 francs par mois (si on prend en compte l’achat du véhicule et son amortissement, les réparations, l’entretien, les parkings, les amendes, l’essence, les assurances, etc.). L’augmentation de 60 francs par an de la vignette n’est donc pas significative, et correspond à peine à un plein d’essence par an. En Suisse, ceux pour qui 60 francs par an est un problème sont les gens qui n’ont pas de voiture ! Si on veut être crédible, on ne peut donc pas faire valoir valablement cet argument.

 

Argumentaire de solidaritéS – CH