La lutte exemplaire des requérant-e-s d'asile érythréens continue

Un troisième piquet de manifestation s’est tenu mardi 30 septembre devant le Grand Conseil à la Riponne, afin d’interpeller les député-e-s vaudois. Soutenu par le collectif Droit de rester, une huitantaine de requérant·e·s d’asile originaires d’Erythrée luttent depuis le mois d’août 2014 pour exiger une amélioration de leurs conditions d’hébergement.

Epuisé·e·s par des conditions de vie très difficiles dans les abris de la protection civile, ils·elles avaient premièrement entrepris une grève de la faim avant d’exiger une rencontre avec la direction de l’EVAM afin d’exposer leurs revendications. Compte tenu de la l’urgence de la situation et face à l’absence de réponse de leur établissement d’accueil, ils·elles ont décidé de se constituer en collectif pour faire connaître publiquement la gravité de leur situation.

Cette lutte courageuse participe à la dénonciation aux yeux de toutes et tous de l’infâme politique d’accueil réservée aux mi­grant·e·s aujourd’hui en Suisse. Le cas des Erythré­en·ne·s n’est pas isolé, de nombreux re­quérant·e·s d’asile sont aujourd’hui logé·e·s dans les abris de la Protection Civile, contraint·e·s de vivre dans des locaux sous terre, sans fenêtre, dans des dortoirs collectifs parfois insalubres et sans intimité.

L’accès à une cuisine leur est impossible et ces personnes sont obligées de partir chaque jour à 10 h de l’abri, sans possibilité d’y retourner avant le soir pour se reposer. Dans ces conditions, la santé mentale et physique des personnes est vite dégradée. Cette situation est encore plus inacceptable quand on sait que ces re­qué­rant·e·s ont fui l’Erythrée à travers des voyages éprouvants pour réussir à s’échapper de violentes persécutions. Ces conditions d’accueil empêchent les requérant-e-s d’asile de vivre dignement après de nombreuses épreuves endurées.

Né spontanément des migrant·e·s, ce collectif a demandé le soutien de Droit de rester pour faire entendre ses propres revendications dans l’espace public. Leur lutte est ainsi totalement auto-organisée démocratiquement à travers des assemblées hebdomadaires qui accueillent une communauté dispersée sur cinq sites. solidaritéS Vaud exprime sa solidarité à ce collectif, partageant pleinement leurs revendications, et soutient leurs luttes futures.

 

Jorge Lemos