Secret et faux semblants scandaleux autour de la caserne des Vernets

Secret et faux semblants scandaleux autour de la caserne des Vernets : Payer des dizaines de million pour que l'armée... reste à Genève? NON!

Construire un lot de nouvelles infrastructures militaires à Genève à hauteur de 75 millions, avec un premier crédit en votation de plus de 20 millions? La réponse s’impose, c’est non à des dépenses inutiles au détriment du social et qui devraient, le cas échéant, être prises sur le budget alloué à l’armée par la Confédération.

Circonstance aggravante, le coût du déménagement de l’armée du site actuel de la caserne des Vernets serait aussi, pour part, potentiellement financé par les loyers des habitant·e·s futur·e·s du site, pour une trentaine de millions de francs… ces habitant·e·s risquant encore de passer à la caisse pour la dépollution du lieu.

Une folie furieuse, justifiée du côté du PS ou des Verts notamment, par la mise en scène d’un chantage de l’armée qui – sauf à ce qu’on accepte les conditions ci-dessus – squatterait le site des Vernets pendant 20 ans encore, bloquant la construction de 1500 logements.

Mais ce scénario est-il crédible? En effet, selon des informations concordantes parvenues aux référendaires, l’armée suisse ne tiendrait pas à conserver, encore moins à développer ses actuelles capacités d’infrastructures militaires dans le canton.

 

 

En fait, l’armée pourrait et voudrait partir

Luc Recordon, longtemps membre de la commission de politique de sécurité du Conseil des Etats ­(CPS-E), l’indiquait dans Le Courrier du 8 février, de nouvelles constructions pour l’armée, comme celles prévues à Genève, paraissent «stupides au moment où l’on prévoit de démanteler d’autres casernes». De plus, selon des informations qui circulent, la convention liant le canton à l’armée au sujet de la caserne des Vernets contient une clause permettant à l’armée de la dénoncer au cas où elle désirerait se désengager des Vernets avant 2040… ce qu’elle serait motivée à faire, eu égard à son redimensionnement en cours.

Ainsi, loin d’être le prix pour «faire partir» l’armée des Vernets, les investissements militaires sur lesquels les Genevois·e·s sont appelés à se prononcer seraient plutôt le prix payé par le canton – à l’instigation notamment de Pierre Maudet – pour que l’armée accepte de rester «ancrée» au bout du lac.

 

 

Un tour de passe-passe anti-démocratique couvert par le «secret militaire»

Ces informations ajoutent des raisons supplémentaires à la demande du GSsA et du comité référendaire: pour que canton et Confédération rendent public le contenu intégral de la convention concernant les Vernets, liant Genève à l’armée. Or, à ce jour, ce document-clé du dossier n’a pas été publié, en dépit des demandes susmentionnées.

Un comble, lundi 8 février, au cours d’un débat public, le Conseiller d’Etat Hodgers a admis publiquement ne jamais avoir eu entre les mains ladite convention, à laquelle se réfère pourtant le gouvernement genevois dans la brochure officielle des votations.

Qui cherche-t-on à rouler dans la farine en faussant ainsi gravement la formation de l’opinion des électrices et électeurs genevois·e·s appelés à s’exprimer le 28 février? Quoi qu’il en soit: le NON s’impose, pour remettre toutes les cartes sur la table et permettre d’entamer pour la première fois la négociation sérieuse avec l’armée qui n’a jamais eu lieu et qui devrait permettre de dénouer rapidement la situation et d’éviter à Genève un fardeau financier fâcheux.

PV