Mise en oeuvre de l'inspection paritaire des entreprises

Le 1er Mai 2016 aura aussi été le symbole d’une victoire syndicale historique, faisant de Genève une ville pionnière dans la lutte contre les abus patronaux. Cette victoire, c’est celle de la mise en œuvre de l’IPE – Inspection paritaire des entreprises – suite au vote unanime du Grand Conseil en faveur du contre-projet tripartite à l’initiative 151 lancée par la Communauté genevoise d’action syndicale en 2011.

Dans un contexte où les con­damnations pénales envers les syndicalistes pour violation de domicile se sont multipliées tandis que les droits de manifestation et de grève sont de plus en plus attaqués, les syndicats genevois obtiennent le droit d’effectuer des contrôles dans les entreprises (avec ou sans CCT) afin de lutter contre la sous-enchère salariale, en poursuivant les patrons crapuleux et en les sanctionnant en cas de refus de mise en conformité.

Composée de douze inspecteurs et inspectrices syndicaux et douze patronaux, L’IPE est une entité de milice autonome qui a carte blanche et agit en complément de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail. Pour défendre les quelque 240 000 salarié·e·s, le ratio des contrôles sera d’un·e inspecteur·trice pour 10 000 salarié·e·s, alors qu’il était jusque-là d’un·e inspecteur·trice pour 22 000 salarié·e·s. L’IPE se basera sur les indices d’abus pour déterminer les secteurs qui ont le plus besoin d’être contrôlés, tels que celui de l’hôtellerie et de la restauration. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce même secteur a déposé un recours par le biais de sa faîtière GastroSuisse. Mais ce recours n’empêchera pas la mise en route des contrôles.

Le seul moyen de contrer cette Europe néolibérale, qui assèche les travailleuses et travailleurs et dresse des murs, est de ne pas de tomber dans le jeu de la division mais de se battre pour des conditions de travail dignes pour toutes et tous. Seul un mouvement ouvrier unifié pourra renverser les attaques antisociales inhumaines des politiques capitalistes. Chacun·e doit participer à renverser le patronat exploiteur et oppresseur en le dénonçant aux syndicats et à l’IPE.

Marjorie Blanchet