Des féministes en croisade contre les pubs sexistes

L’une de nos militantes qui taggue les affiches sexistes des rues de Lausanne explique sa démarche.

Quelle qu’elle soit, la publicité constitue une agression dans mon quotidien lausannois. Cette pollution visuelle qui me dicte mes futurs investissements – afin de tendre à un niveau de bonheur conséquent – m’impose également souvent l’image de LA féminité, un corps inventé, retouché, truqué auquel je devrais ressembler – là aussi, le bonheur ultime à la clé. La surreprésentation du corps féminin et l’instrumentalisation de celui-ci à des fins capitalistes fait de la pub une violence sexiste. Aussi, j’ai décidé de riposter. Me défendre. STOP.

«Maigrir et raffermir où je veux!» «Des résultats anti-âge visibles. » «CALZEDONIA, ITALIAN BEACHWEAR. » STOP! Outre la rapide et efficace injonction, mes réponses aux pubs sexistes se traduisent aussi par des slogans repris des premiers groupes militants féministes, en lutte contre les idées de «femme-objet», contre le patriarcat ou encore les dictats de la minceur. J’utilise également la féminisation du langage – «ouvrières», «productrices» – parce que celle-ci est aussi envisagée comme un vecteur d’égalité des genres.

Mais tout ceci n’est qu’une solution intermédiaire, une riposte dans une lutte qui trouverait issue dans la simple interdiction des publicités sexistes. Sadiq Khan, nouveau maire de Londres, l’a bien compris: ces pubs qui font pression – principalement sur les femmes – disparaîtront des transports publics londoniens. A quand la même chose dans les villes suisses?

A.M