8 mars

8 mars : Les femmes ne se contenteront pas de recevoir une fleur, serait-ce une rose

Un appel à l’action et à la grève pour les droits des femmes, signé par des organisations féministes et syndicales est lancé en France voisine: « Elles étaient plus de 300000 femmes à manifester en Pologne pour le droit à l’avortement. Elles étaient en grève en Islande pour obtenir l’égalité salariale. Elles étaient en grève en Argentine contre les violences. Elles étaient des millions contre Ronald Trump. En France, elles étaient des dizaines de milliers à manifester contre la loi El Khomri, puis dans l’action le 7 novembre dernier à 16h34 pour l’égalité salariale et partout elles continuent à se battre pour leurs conditions de travail.» (1)

Un affreux vent  réactionnaire souffle sur le monde, et l’extrême droite pavane, mais les féministes résistent et sont en marche. L’élan semble donné. Dans plus de 30 pays circulent des appels à la grève des femmes pour le 8 mars. Les revendications ne sont pas partout les mêmes, en Italie et en Argentine (d’où est parti en novembre 2016 le premier appel), l’accent est mis sur les violences faites aux femmes («Pas une de moins»: les femmes se lèvent contre le féminicide), ailleurs ce sont les droits des femmes dans un sens plus large qui sont au centre de l’appel à la grève du 8 mars.

Difficile pour le moment d’évaluer comment se passera cette année la journée internationale des femmes et comment ces appels seront suivis. Mais une chose déjà est sûre: pour mobiliser les salariées, les chômeuses, les précaires, les réfugiées, les femmes au foyer, les étudiantes et les retraitées, et plus largement toutes celles et ceux qui sont visés par des remises en cause de leurs droits et de leur niveau de vie, cette jonction entre les mouvements féministes et les syndicats qui se construit actuellement dans plusieurs pays est décisive.

En Suisse, à un mois du 8 mars, il semble que nous en soyons encore loin… Les attaques contre les femmes, pourtant, ne manquent pas, à commencer par l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes prévue par le « paquet Berset ». Une injustice flagrante, quand on pense aux inégalités salariales qui persistent et aux heures de travail non rémunérées accumulées tout au long de leur vie par les femmes, qui assument l’essentiel du care, des tâches éducatives et domestiques.

Mais la mobilisation féministe anti-Trump du 21 janvier, qui a surpris tout le monde par son ampleur – à Genève aussi – serait-elle à l’origine d’une nouvelle ère? Les femmes seraient-elles soutenues si, à l’instar de ce qui se passe ailleurs dans le monde, et à notre porte, elles décidaient elles aussi de participer, à leur manière à des actions qui dépassent le symbole?

Le 8 mars en Suisse sera décentralisé et c’est localement que se dérouleront actions et manifestations. Mais la visibilité de la lutte des femmes est essentielle, et partout nous œuvrerons à l’élargissement maximum de ces mobilisations féministes.

Marianne Ebel

  1. Extrait de l’appel à l’action et à la grève pour les droits des femmes le 8 mars/ Premiers signataires: CGT, Collectif National Droits des Femmes, Femen, Femmes Egalité, FSU, Les Effronté·e·s, Osez le Féminisme, Planning Familial, Union Syndicale solidaire, UNEF, Marche mondiale des Femmes…