Le budget 2019 ne répond pas aux besoins de la population

Le Grand Conseil débattra du budget cantonal les 13 et 14 décembre. Nous avons posé quatre questions à notre camarade Jean Burgermeister, qui représente Ensemble à Gauche (EàG) à la commission des finances de ce parlement.

Comment le groupe EàG s’est-il positionné sur le projet de budget du Conseil d’État?

Nous refusons le budget en l’état, parce qu’il ne répond pas aux besoins essentiels de la population et s’inscrit dans la poursuite des politiques d’austérité qui attaquent les services publics et les prestations. Même si aux yeux de la droite majoritaire, il faudrait couper plus encore dans les dépenses sociales.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie?

Les sous-effectifs dans tous les services ont engendré une situation désastreuse et une véritable souffrance au travail pour les salarié·e·s de la fonction publique. Les prestations sont insuffisantes pour répondre aux besoins grandissants d’une population fragilisée. En commission des finances, Ensemble à Gauche a tenté d’arracher des efforts supplémentaires dans les secteurs où la situation est de loin la plus alarmante, en particulier à l’Hospice général, aux HUG, à l’Imad et dans les EMS.

Sans succès?

Nous nous sommes chaque fois heurté·e·s à une majorité inflexible. Pourtant, il ne s’agissait que de mesures d’urgence visant à combler les manques les plus criants engendrés par des années d’austérité. Or, rien ne justifiait un tel blocage, alors que le projet de budget est excédentaire de près de 70 millions et que la situation économique du canton connaît une embellie.

Pourquoi cette intransigeance?

La volonté obsessionnelle du Conseil d’État, et plus encore de la majorité de droite, de comprimer les charges a un nom: RFFA. C’est pour préparer les cadeaux fiscaux aux plus grandes entreprises qu’ils sont prêts à dynamiter ce qui reste de notre « modèle social ».

En conclusion, alors?

Pour toutes ces raisons, nous ne voterons ce projet de budget au Grand Conseil que si nos amendements pour des mesures d’urgence sont adoptés. Dans tous les cas, nous appellerons la population à se mobiliser pour défendre ses droits, ses services publics et refuser la baisse massive de l’imposition des plus grandes entreprises défendue par le Conseil d’État, qui annonce une régression sociale sans précédent.

Propos recueillis par notre rédaction