Référendum contre les extensions d'horaires à Nyon
Photo: Patrick Nouhailler
La maîtrise du temps est au centre de la lutte entre capital et travail. Les grands groupes tels Coop, Migros ou Manor, n’ont de cesse d’exiger l’extension des horaires d’ouverture des magasins. D’une part, ils cherchent à accroître leur profit sur le dos de leurs concurrents, principalement les petits commerçants. D’autre part, ils tentent de casser le rythme de la journée de travail usuelle pour normaliser les horaires atypiques notamment le samedi et les fins de journée dans les centre-villes, et le dimanche dans des enclaves de plus en plus nombreuses (gares, aéroports, stations-services, zones dites touristiques).
En 2019, les cantons de Fribourg et de Genève voteront sur des extensions d’horaires suite aux référendums cantonaux lancés par les syndicats et les forces de gauche. À Nyon, un référendum sera également lancé par Unia à la suite d’une assemblée réunissant une septantaine de vendeuses. La municipalité de Vevey a décidé d’une extension des horaires avant et pendant la fête des vignerons, décision contre laquelle un recours pourrait être prochainement déposé.
Le canton de Vaud a effectivement pour spécificité de confier la réglementation des horaires aux communes, qui elles-mêmes la confient souvent aux municipalités. Ceci a pour conséquence d’exacerber la concurrence entre les communes, notamment entre les villes et leur périphérie. Ce constat a été confirmé en 2017 avec les extensions d’horaires dans les communes d’Oron, Pully, Ecublens, Bussigny et Crissier.
Il semble donc opportun de passer à l’offensive en harmonisant les heures d’ouverture de l’ensemble du canton, tout en gardant en tête, comme l’a justement montré le cas de Nyon, qu’une CCT ne calmera pas la voracité du patronat à demander toujours plus.
Hadrien Buclin